Nature Rédemptrice
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 Journal de Grif

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MessageSujet: Journal de Grif   Journal de Grif Icon_minitimeDim 23 Oct - 19:48

Voici une série d'écrits que j’espère longue retraçant mes aventures dans les confins glacés du monde. Chaque page, une fois écrite, est envoyée par faucon voyageur à Mornaglar. Ainsi, je suis sûr de tenir la Rédemption au courant de mes activités tout en évitant de perdre des pages sur mon chemin...
Je suis muni d’une liasse de feuilles vierges et d’une réserve d’encre assez importantes. Je les ai cachés quelque part où personne n’ira fouiller… Dans ma barbe !
J’espère que les feuillets arriveront tous à destination. Un faucon n’est pas à l’abri de mauvaises rencontres, même dans le ciel.
Ah, une dernière chose ! N’hésitez pas à utiliser le faucon pour m’écrire. Mais ne le surchargez pas trop le pauvre, la route est longue entre votre position et Northrend.

Correction : J'utilise désormais une pierre runique capable de téléporter une copie de la feuille à très longue distance. Vous recevez ainsi les messages en instantané. En revanche, il vous faut trouver un moyen de communication avec moi car bien entendu la pierre ne fait qu'envoyer, elle ne peut pas recevoir.


Journal de Grif Tenue
Grif tel que vous le connaissiez avant l'expédition.


Journal de Grif 02
Grif au début de l'expédition, dans sa tenue de pilote de char.


Journal de Grif Grif2
Grif au bout d'un mois d'expédition.



(HRP : Je ne suis pas aussi bon écrivain que Mornaglar, ni aussi bon poète que La Souris, aussi veuillez m'excuser si mon style vous ennuie, j'essaie de faire mon possible pour que ça soit intéressant Smile)


Dernière édition par le Sam 26 Nov - 14:06, édité 14 fois
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MessageSujet: Re: Journal de Grif   Journal de Grif Icon_minitimeDim 23 Oct - 19:49

Jour 1


Cela fait déjà un jour que je suis parti. L’image de mes compagnons sur le quai, me regardant partir, est toujours inscrite devant mes yeux. C’est un déchirement de devoir quitter des personnes qu’on a côtoyées pendant des semaines, avec qui on a combattu, à qui on doit la vie ou à qui on l’a sauvée… Mais je dois en conserver de bons souvenirs, pas un traumatisme !

Tandis que la terre s’éloignait et disparaissait à l’horizon, je me mis au travail. C’est fou ce qu’il y a à faire sur un bateau ! Je pensais me la couler douce pendant les deux semaines de voyage, mais je crois que je m’étais bien trompé…
En fait, piloter un navire c’est une attention de tous les instants. Il faut sans cesse corriger la direction du navire ( grâce au gouvernail ) tout en plaçant bien la poupe dans le sens du vent afin de bénéficier d’un maximum d’accélération. Et c’est ça le plus difficile certainement ! Il faut bouger les voiles, les détendre, les retendre, les orienter dans tel sens, etc. Et tout ça très vite.
Au bout de quelques heures, j’étais déjà ankylosé de partout à force de tirer sur des câbles et des cordages. Le capitaine, un humain du nom de Haywell Seafoot, m’a affirmé que c’est pire lorsque la mer est déchaînée. Je veux bien le croire !

Nous sommes 200, des Nains pour la totalité, répartis dans 10 navires. Les 19 Nains avec qui je navigue ne me sont pas inconnus. J’en avais connu quelques-uns durant mes études à Ironforge et d’autres sur le terrain par la suite. Loin d’être des amis, ce sont des personnes de confiance. De toutes façons, nous devons tous nous serrer les coudes pour ce qui nous attend. La promiscuité des navires se chargera de nous rapprocher les uns des autres. Nous formerons ainsi une bonne armée une fois à terre.

Le personnel du navire (le capitaine, cinq marins, le cuistot, le toubib et le navigateur) est peu bavard. Je pense que l’idée de transporter des Nains vers la terre-mère du Fléau ne les réjouit pas. Mais d’après ce qu’on m’a dit ce sont des volontaires bien payés. Nous verrons bien s’ils tiennent le coup. Du moment qu’ils m’amènent à destination, je ne leur demande rien d’autre.

J’ai visité les cales brièvement avant la tombée de la nuit. Ironforge n’a pas lésiné sur les moyens ! Il y a des fusils par dizaines, des montagnes de munitions, plusieurs dizaines de kilos d’explosifs très puissants, des pioches, des pelles, des lanternes, des réserves de bois et de charbon, de l’alcool (mis sous clé, allez savoir pourquoi), quelques machines dont je ne peux que deviner la forme sous leur bâche, du pétrole et le tissu nécessaire pour nos tentes et nos bannières. On dirait qu’on part à la guerre !

Le soleil a fini par se coucher à babord. Nous avons pris un repas frugal dans le pont inférieur puis nous avons regagné nos couchettes, dans le pont encore plus bas. Au début c’est difficile de s’endormir à cause du bruit de l’eau et des ronflements des collègues. Mais le roulis triomphe de toute insomnie et je n’ai pas tardé à rejoindre les autres dans le sommeil.

Nous nous sommes réveillés aux premières lueurs de l’aube. Le marin qui était de quart au gouvernail n’avait pas bonne mine. Vu son jeune âge, je pense qu’il n’y a pas trop à s’en faire. Il finira par s’endurcir !
Etant donné qu’il n’y avait pas grand chose à faire sur cette mer d’huile, j’ai passé la journée à pêcher. J’ai attrappé bon nombre de courbines pour ma Hrowaka. Elle a l’air d’apprécier la vie marine. Du moins, elle a l’air de bien s’y accomoder pour une ourse !
La journée s’est déroulée sans accroc. Les vols de mouette ont fini par se faire de plus en plus rare jusqu’à ne plus être visibles. C’est signe que nous sommes bien loin des côtes maintenant.

Dans 5 jours nous devrions appareiller à Kul Tiras. Je ne sais pas pourquoi nous faisons cet arrêt qui me semble inutile. Mais je me garde bien de contester. J’ai pas envie de finir par dessus bord !

Le soleil se couche, mettant fin à cette première journée passée sur le bateau. Si tous les jours se déroulent comme celui-ci, j’ai bien peur que l’ennui nous décime plus vite que le mal de mer ! D’ailleurs, je suis curieux de ne pas l’avoir. Faut croire que j’ai le pied marin.
Je ne vais pas tarder à éteindre ma chandelle, une Naine râle parce que la lumière la dérange. Ils n’auraient pas du faire des navires mixtes, ça va finir par être infernal. Parole de célibataire endurci !

Sur ce, bonne nuit ou bonne journée à vous, selon le moment où vous recevrez cette lettre.
N’oubliez pas de bien nourrir le faucon et de lui assurer un bon repos.

Qu’Elune vous garde ! Comme on dit chez vous.
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MessageSujet: Re: Journal de Grif   Journal de Grif Icon_minitimeLun 24 Oct - 20:55

Jour 2


Pas de grasse matinée possible sur ce bateau… Dès le matin l’odeur agressive du sel et des algues emplit les narines, menant à un réveil forcé. Inutile de dire que nous sommes tous assez enervés. Seuls les humains de l’équipage sont frais et dispo (à part le pauvre gars de quart la nuit). J’ai l’impression que nous les amusons. J’espère pour eux qu’ils n’oseront pas nous rire au nez ouvertement…

Vous devez vous demander comment font les 10 navires pour rester en contact. Et bien moi aussi. Mais j’ai fini par le découvrir au cours de la matinée.
Chaque navire possède en haut de son mat un nid de pie. C’est une sorte de corbeille où se trouve un marin avec un vaste panel de petits drapeaux de toutes les couleurs. Suivant le message à faire passer, il agite certains de ces drapeaux bien en vue suivant un mouvement bien précis. Sur les autres navires, les vigies (c’est comme ça qu’on appelle les marins qui se postent dans le nid de pie) observent les signes avec une longue-vue et retransmettent oralement le message à leur capitaine. Simple et efficace !
J’ai un peu discuté avec la vigie de mon navire. Il m’a raconté que la nuit, ce sont des feux qui servent à faire les signaux. En cachant une lanterne dont le focus est orienté dans une seule direction (celle du navire receveur du message de préférence) par intermittence, on émet des signaux de lumière plus ou moins long. Suivant la longueur des éclairages, on forme des lettres et donc des mots. Ca a l’air assez simple dit comme ça, mais la vigie m’a dit que les signaux étaient codés. A l’occasion je verrais tout ça de plus près.

Le navire sur lequel je me trouve se nomme le « Destin du pendu ». Pas très réjouissant, n’est-ce pas ?
Si j’en crois le premier compagnon (qui est le bras droit du capitaine) ce nom a été donné au navire lorsqu’il appartenait à des pirates. Tout son équipage a été pendu par la marine de Kul Tiras il y a quelques décennies. Le bateau étant de très bonne facture, il a été retapé et sert depuis lors de transport entre Kul Tiras et le continent.
Ce qui voudrait dire que nous allons changer de navires là-bas pour en prendre d’autres pour Northrend… Pourquoi en faire un tel secret ? C’est pas si dramatique que ça. La politique, tous ces trucs là… Tsss.

Ce midi le cuistot nous a préparé de la viande. Il dit que c’est parce que nous sommes lundi et que ce jour est sacré pour les marins. Pas de poisson le lundi ! Drôle de coutume.
En tout cas la viande était trop salée.

Nous avons dépassé des petits ilôts nus durant l’après-midi. L’un de nous a suggéré qu’il s’agissait des restes d’une île plus grande qui aurait coulé. Pourquoi pas ?
Pendant que j’observais ces récifs, il m’a semblé voir quelque chose nager très vite à proximité. Probablement un murloc. J’ignorais qu’ils frayaient si loin des côtes.

C’était le seul évènement notable de la journée.

Kern Weakguts est malade depuis notre départ. J’espère qu’il ne va pas rendre l’âme pendant le voyage. Bah de toutes façons, ça fera de la viande fraîche pour Hrowaka…

Bonne nuit mer d’huile, bonne nuit fiers navires.
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MessageSujet: Re: Journal de Grif   Journal de Grif Icon_minitimeMar 25 Oct - 20:32

Jour 3


Kern Weakguts a vomi cette nuit. Génial, ça sentait dans tout le pont. L’odeur du vomi a persisté bien après que le pont ait été savonné. Tout le monde fait la gueule à Kern. Le pauvre vieux vit mal la situation ! Il a passé la journée prostré derrière des caisses.
Je vais finir par me faire un nid à la cale je crois.

Au cours du diner j’ai discuté un peu avec un ancien camarade, Jastag Stoneburrow. Après ses études il s’est engagé dans la guilde des Mineurs. Il m’a raconté que les mines sont toutes menacées par les Troggs. On en trouve même où on ne s’y attend pas !
Jastag suppose que le sol entier est creusé comme un gruyère, ce qui permet aux Troggs de circuler rapidement un peu partout.
J’ai suggèré de tout faire sauter mais Jastag n’est pas d’accord. Les explosions risqueraient de rendre la roche trop friable, ce qui ne faciliterait pas la tâche des mineurs chargés de consolider les galeries. Et puis il y a le gaz. Une bête explosion pourrait creuser un cratère en surface.
J’ai demandé à Jastag ce qui l’avait amené dans cette expédition. D’après lui, Ironforge aurait envoyé les meilleurs mineurs de Khaz Modan. En fait, ça me paraît logique étant donné que nous allons là-bas pour exhumer la cité d’Ulduar.

En faisant plus attention, j’ai remarqué que mes compagnons se divisaient en trois catégories :
- Les mineurs. Probablement les meilleurs qu’on ait. Des vieux de la veille.
- Les archéologues. Ils en savent bien plus long que moi sur les ruines qu’on va trouver.
- Et les autres… Ceux qui comme moi n’ont pas trop de raisons d’être là, sortis du cadre historique. Ce sont pour la plupart des roublards et des explorateurs.
Je pense qu’Ironforge compte sur nous, la troisième catégorie, pour protéger les deux autres durant leurs travaux.
Je suis à la fois flatté et enervé. Flatté parce que ça veut dire qu’on reconnaît mes qualités de combattant. Enervé parce que je me considère plus comme un archéologue qu’un combattant.
J’espère que mon rôle ne se limitera pas à surveiller…

Plus que deux jours avant notre escale à Kul Tiras. Je n’ai pas revu de Murlocs, bien que j’ai passé un moment à contempler la mer.
A un moment, des dauphins nous ont joyeusement accompagnés faisant des bonds de part et d’autre du bateau. Ca nous a beaucoup amusé, mais les Humains ne semblaient pas intéressés. Ils doivent être habitués à ce spectacle, qui doit finir par leur paraître monotone.

Le soleil se couche. Je suis fatigué de ne rien faire.
J’ai trouvé un rat dans la cale. Je voulais lui apprendre des tours mais Hrowaka l’a croqué trop vite. Tant pis…
Au moins, écrire ce journal m’occupe l’esprit un moment.

J’espère que tout va bien chez vous.
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MessageSujet: Re: Journal de Grif   Journal de Grif Icon_minitimeMer 26 Oct - 20:07

Jour 4


Nous avons perdu un navire pendant la nuit.
L’attaque a été très rapide, les Nagas nous ont que complètement par surprise, personne ne les a vus venir. Ils ont eu largement le temps de couler l’«Esprit errant », un des navires qui était le plus proche du mien, avant que nous nous rendions compte de ce qui se passait. Pour autant que je sache tout le monde à bord est mort et tout le matériel est perdu. 20 Nains et une dizaine Humains… Quelle perte ! Je suis furieux !
Je suis surtout furieux d’être coincé à bord d’un navire, probablement entouré de Nagas et de n’avoir rien pu faire pour mes compagnons lorsqu’ils étaient attaqués !

Après avoir prononcé une brêve éloge funêbre, nous avons resserré la formation des navires. Je peux quasiment voir le visage des passagers sur les ponts. Les Nagas ont disparu après avoir coulé l'un de nos navires, mais s'ils se pointent à nouveau on ne les laissera pas nous avoir !

Je commence à comprendre pourquoi nous allons devoir changer de navire à Kul Tiras. Ceux sur lesquels nous sommes ne sont que de simples transports. Si nous allons vraiment à Northrend, ce sont de vrais cuirassés dont nous aurons besoin.
Cette idée optimiste me permet de rester calme et de me préparer tranquillement à une future bataille marine. Qu’ils viennent, je les attends…

Nos visages, si joyeux à l’idée de revoir la terre, sont désormais figés. La perspective du combat ne nous enchante pas. Le pire, c’est que l’ennemi viendrait de la mer, ce qui nous empêche toute attaque défensive ou contre-attaque !
En gros, si nous sommes attaqués, nous devrons juste tenir siège jusqu’à Kul Tiras.
L’ambiance était déjà pas terrible depuis le départ, mais maintenant elle est insupportable. La plupart des Nains ont les yeux rivés sur l’océan et les vigies passent leur temps à s’échanger de longs signaux.
J’ai eu l’occasion d’apprendre un peu les codes employés. Les vigies n’arrêtent pas de se demander ce qu’elles voient. Idiots ! A force de faire joujou avec vos drapeaux vous ne surveillez même pas la mer autant que vous le devriez !

Arf, voilà que je m’énerve aussi pour un rien… Ouais ouais, moquez-vous ! J’aimerai bien vous y voir.

Histoire de nous rassurer, le premier compagnon nous a raconté au souper qu’un jour « la destinée du pendu » avait survécu à l’attaque d’un Kraken. Il est bien gentil lui, mais ça se voit qu’il ignore tout des Krakens. Les Krakens sont des créatures antiques IM-MEN-SES. Elles ont par le passé englouti une grande partie de Stranglethorn. Alors une coquille de noix comme la nôtre…

Je sens que la nuit va être longue.

Souhaitez-moi bonne chance.
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MessageSujet: Re: Journal de Grif   Journal de Grif Icon_minitimeJeu 27 Oct - 20:43

Jour 5


Je suis exténué. Nous avons combattu toute la nuit, à la simple lueur de torches, de lanternes et d’une lune presque pleine. C’était pire que ce que j’avais imaginé ! L’attaque de la nuit dernière n’était qu’un avant-goût : Ces abominations étaient juste venues tester nos défenses !

Au départ, ce n’étaient que des clapotis un peu plus forts que ceux provoqués par le bateau. Quelques frémissements sur une eau déjà saturée d’ondes. On ne les a vus venir qu’une fois qu’ils étaient agrippés à la coque, comme des sangsues sur une hydre.
Un Nain sur un autre navire, le « Liberté retrouvée » a hurlé et fait feu vers le sombre océan. Aussitôt, c’est un gigantesque concert de détonation et de flammes qui a illuminé le navire. Les Nains tiraient partout, sans vraiment se soucier de faire mouche.
Puis ce fut aux autres navires de faire feu pour repousser l’invasion. Mon navire ne tarda pas lui aussi à être la proie des Nagas.
Ces saletés grimpaient le long de la coque et certaines sautaient directement sur le pont depuis l’eau ! Au début nous leur tirions dessus sans ménagement, les tuant pour la plupart.
Puis le navire se mit à tanguer dangereusement, ballotté dans tous les sens comme un fétus de paille dans une tempête. Les Nagas essayaient de nous couler !
Le capitaine hurla l’ordre de lâcher des grenades marines. Ses hommes obéirent promptement et nous fûmes affreusement secoués par les explosions sous-marines (trop profondes pour atteindre la coque, mais assez proche pour assommer ou tuer les Nagas). L’infâme roulis cessa pendant quelques minutes. Mais il reprit aussi vivement que la dernière fois, tandis qu’une nouvelle vague de Naga déferlait sur le pont.
J’en ai bien tué une dizaine, dont la moitié à bout portant. Mais ils revenaient sans cesse. Alors j’ai lâché mon fusil, dégaîné mon épée et foncé dans le tas. Mes compagnons m’ont vite imité et nous avons engagé la mêlée sur le pont.
Les plus faibles d’entre nous avaient grimpé aux cordages et continuaient tant bien que mal à faire feu. Les plus vieux, comme l’archéologue Copperflint s’étaient barricadés dans la cale.
Piquant à droite et à gauche, la lame écumant de sang, j’étais entouré de hurlements et de bruits de bataille. Quelque chose explosa au loin, projetant tout le monde au sol ici.
Me relevant prestement je pus voir l’un des navires s’embraser. Cette torche immense illuminait la scène du combat comme en plein jour. Partout autour de moi gisaient des corps inanimés dans des mares de sang. Je me mis à courir vers la poupe, afin de mieux voir le déroulement de la bataille sur les autres navires. Mais dans ma précipitation, j’ai glissé sur un bras et me suis assomé contre un tonneau…
Lorsque je revins à moi, j’ignorais combien de temps j’avais passé inconscient. Mais je n’entendais plus de bruit de combat, juste des hurlements. Je me relevai péniblement et scrutai la scène. Les Nagas n’étaient plus là, les Nains commençaient à se réorganiser.
Ma tête me faisait mal et je me rendis compte que du sang coulait de mon épaule. Je ne me souvenais même pas avoir été blessé là.
Je regagna aussi vite que possible le pont principal, en passant par la coursive. Il semblait que la bataille était finie. Mais tout le monde était à bout de force. Des Nains me regardaient, le visage blême, le regard hagard, comme s’ils ne réalisaient pas ce qui venait de leur arriver.

Nous passâmes le reste de la nuit à balancer les corps des Nagas par-dessus bord et à éponger le sang qui inondait le pont principal.
A la lumière du petit jour je pu enfin avoir une idée plus précise de ce qui s’était passé durant cette nuit infernale.
Les bateaux avaient beaucoup souffert, certains avaient même des brêches béantes dans leur flanc, mais par chance au-dessus de leur tirant d’eau, ce qui leur évitait de couler.
Le navire qui avait pris feu était toujours à flot, son incendie ayant été apparemment stoppé à temps. Je failli crier en le voyant, mais cette joie ne parvint pas à submerger le torrent d’affliction qui s’était emparé de moi.
Les vigies passèrent la matinée à correspondre entre elles. La nôtre nous apprit que par miracle les pertes n’étaient pas aussi catastrophiques qu’on aurait pu le penser. En tout, 9 Humains et 8 Nains (dont mon pauvre ami Jastag) avaient péri. Tous les navires étaient encore en état de naviguer. Les pertes matérielles étaient presque nulles, si on excepte les munitions bien évidemment.
Côté Naga, les pertes doivent être sacrèment lourdes ! En tout cas on ne les revit plus de la journée. Ils auront finalement eu leur compte… Mais nous ne sommes plus que 172…

Le reste de la journée fut occupé à remettre le navire en état. Nous utilisâmes du goudron et des planches sur certaines parties de la coque afin d’éviter qu’elle cède avant notre arrivée à Kul Tiras.
Le «Bijou de Westfall » s’est accroché avec la «Vierge pouilleuse », le bateau qui avait brûlé. En ne formant qu’un seul navire à deux coques ils s’assurent ainsi de rester à flot pour le reste du voyage. Plutôt malin, je n’y aurai pas pensé.
Nous avons du également déssaouler Copperflint et les courageux qui s’étaient enfermés dans la cale. Ils avaient bu leur « dernier pot avant de mourir noyés ou pire»…
Plus le jour tombe et plus nous somme fatigués. D’après le capitaine, Kul Tiras ne se trouve qu’à quelques kilomètres. Ce n’est plus qu’une question d’heures.

Je crois que je vais m’autoriser une petite sieste… Je l’ai bien méritée…
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MessageSujet: Re: Journal de Grif   Journal de Grif Icon_minitimeVen 28 Oct - 20:49

Jour 6


Nous sommes enfin arrivés à Kul Tiras. Je dormais pendant l’amarrage mais on m’a réveillé dès que la passerelle a été mise en place.
Kul Tiras est vraiment une ville incroyable. La première chose que l’on voit en descendant du bateau ce sont des bateaux par dizaines partout. Une vraie forêt de mâts, avec ses enchevêtrements de lianes, de câbles, de cordages, son immense et large feuillage de voiles qui recouvre de son ombre presque tous les débarcadères… C’est un spectacle inoubliable.
Kul Tiras c’est également des mouettes qui hurlent en passant à quelques centimètres de votre tête, des marins qui s’affairent, des dockers qui déchargent et rechargent les navires, des cris, des coups contre des planches, l’eau qui clapote contre les piliers des pontons, le poisson qui sèche au sol, les filets qu’on vient de remonter… Le port grouille de vie.
Les navires sont de toute sorte. Il y a pour beaucoup des transports et des chalutiers. Mais j’ai vu également de belles régates et de magnifiques gallions dorés. Il y a aussi des navires militaires en bon nombre et quelques petits tankers utilisés pour la récolte du pétrole, qui se fait au loin dans des structures d’extraction maritimes.
Tout le long du port, il y a des canons pointés vers l’océan, prêts à faire feu en cas d’invasion. La Garde de Kul Tiras est active et semble ne jamais avoir de repos. Et on comprend très vite pourquoi lorsqu’on entre de plein pied dans la ville elle-même.
C’est une ruine. Un chaos organisé. Les bâtiments démolis côtoient les structures neuves, certaines façades sont éventrées, d’autres arborent de splendides vitrines. Des vendeurs disposent leurs étals dans la rue et hurlent à qui veut l’entendre que leurs produits sont les meilleurs. Il y a pas mal de mendiants également.
Les rues sont assez vêtustes. J’ai débouché par hasard sur une place où se trouve une statue de l’Amiral Proudmoore, héros de la seconde guerre. Le monument était plutôt bien entretenu si on fait abstraction du guano.
Kul Tiras est entourée d’un rempart immense percé de 2 grandes portes. Son épaisseur est impressionnante. Je suis sûr que ce rempart pourrait résister à un bombardement direct d’un escadron de char à vapeur. Du moins à une première vague de bombardement.
En me baladant dans la ville, j’ai appris que cette dernière avait subi un siège orc il y a quelques décennies. Tout ce qui se trouve au-delà des murailles n’est que ruine et désolation. En fait, après l’effondrement du Royaume, Kul Tiras n’a pas eu le temps et les moyens de reconstruire l’île. Aussi, le gouvernement s’est concentré sur la capitale et le grand port.
Cette reconstruction a permis à Kul Tiras de garder son monopole maritime et à Lordaeron de disposer d’une large flotte prétendue invincible.
Qui aurait cru que le Fléau ait posé pied sur une île aussi loin des côtes ? Ce fut pourtant le cas il y a 5 ans. En fait, les ruines de la ville elle-même sont le fruit d’un long siège qui a éprouvé la ville autant que ses habitants.
Une fois le Fléau vaincu (en fait il est parti tout seul, sans raison), la ville a subi les nombreux assauts des Nagas, toujours plus nombreux. Ce qui est d’ailleurs inquiétant car les combats se font de plus en plus violents avec le temps. Le rempart subi presque toutes les semaines d’importants dégâts qui sont réparés le plus vite possible.
Seul le port est resté le même depuis sa création, ce qui est très curieux. Mais également très logique car Kul Tiras étant une plaque tournante du commerce maritime, elle occupe une position stratégique dont l’importance avait été comprise par les différentes armées qui se sont succèdées contre ses remparts.

Nous allons passer une nuit ici, le temps de décharger nos affaires et de les monter à bord de nouveaux navires. A ce sujet, je suis très agréablement surpris. Je m’attendais à monter à bord de transports plus costauds que nos précédents mais en réalité nous allons voyager à bord de véritables croiseurs de guerre ! Je suis sûr qu’à bord de ces bâtiments nous ne risquerons rien.

Ironforge a bien fait les choses. Elle avait envoyé le plus gros du matériel avant nous. Ce qui fait que tout est déjà à fond de cale et que nous n’avons pas grand chose à faire.
Un marin un peu zélé m’a glissé à l’oreille qu’ils avaient embarqué des machines volantes. Très intéressant ça ! J’ai hâte d’arriver à Northrend rien que pour remonter à bord d’une de ces petites bombes volantes.

Nous avons fait nos adieux à nos capitaines et aux marins qui nous ont accompagnés. Certains navires devront rester en cale sèche un moment pour subir des réparations. La « Vierge pouilleuse » risque de finir au cimetière de navires par contre. Ses dégâts sont trop importants. Le capitaine était effondré. Jamais je n’ai vu quelqu’un d’aussi abattu (Sauf la fois où Bolvar Fordragon a refusé un autographe à Erthas).
Avec quelques compagnons, nous l’avons amené à l’auberge la plus proche et nous n’avons pas tardé à lui rendre le sourire, grâce à la fée bière.

Je pense que nous allons veiller assez tard ce soir. Nous sommes tous excités à l’idée de monter à bord de ces bâtiments de guerre. Et refouler le sol de nos pieds est également libérateur pour un esprit enfermé sur un navire pendant 5 jours.

Demain je vous ferai une description détaillé du navire sur lequel j’embarquerais. Qu’il est beau !
Un destroyer, mais vous vous rendez compte ? Moi qui suis fana de machines, je suis aux anges. Je sens que je vais faire de beaux rêves cette nuit !

Bref, sachez que tout va bien pour le moment et que la ville où naquit Dame Jaina Proudmoore est aussi intriguante que passionnante.
Mes pensées vous accompagnent !
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MessageSujet: Re: Journal de Grif   Journal de Grif Icon_minitimeDim 30 Oct - 19:57

Jour 7


Ca y est ! Ce matin à la première heure nous avons embarqué sur les puissants navires de guerre chargés de nous amener à Northrend. Quel effet ça fait ! Difficile de croire que de tels engins puissent couler. J’ai également du mal à imaginer les formidables batailles navales qui ont vu de tels navires, ainsi que des Juggernauts, s’affronter sans répit. Ca devait être un spectacle unique au monde !

Les navires de guerre étant plus grands et mieux équipés, nous sommes désormais cinquante dans chaque navire. Il y a en tout quatre destroyers pour nous accompagner jusqu’à notre destin.
Les destroyers sont des navires en bois renforcé par d’imposantes plaques de métal disposées à des endroits stratégiques sur la coque. Ils possèdent cinq mâts dotés de trois voilures chacune. L’avantage est que chaque voile peut se bouger indépendament des autres. Ce qui fait que suivant la position de chaque voile et de la vitesse du vent, on peut contrôler la vitesse et l’orientation du navire très précisèment ! Ce qui est bien entendu un atout majeur pour un navire de guerre. Les destroyers sont d’ailleurs les vaisseaux les plus rapides existant. Nous serons à Northrend en quelques jours au lieu de quelques semaines.
En plus d’être rapides et maniables, les destroyers possèdent une batterie de canon sur chaque flanc. Ce sont en tout 30 canons capables de faire feu à l’unisson sans que le navire subisse leur recul. Cette puissance de feu permet aux destroyers d’envoyer par le fond n’importe quel navire ennemi en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.
Les destroyers possèdent 5 ponts spécialisés. Le premier est celui par lequel on embarque. On y trouve du matériel et tous les cordages. Le second est réservé au personnel du navire. Couchettes, cuisines, cantines, salons… Le troisième abrite les canons, la poudre et les boulets. Le quatrième pont dispose des réserves et du stockage du navire. C’est le plus vaste, il peut facilement abriter plusieurs garnisons sans problème. On y trouve également nourriture, armes, munitions, poudre, explosifs et tout ce qui va avec. Le cinquième pont est étanche et on y trouve des pièces de rechange et de réparation pour le navire. Planches, panneaux métalliques, goudron, cordages, rivets en fer, ainsi que des boulets…
Une vraie forteresse flottante !

Nous filons à travers les flots à une vitesse hallucinante. Notre sillage est large, car nos navires voguent en formation serrée.
Comme je l’ai déjà écrit, il y a 4 navires en tout : « l’Indomptable », « Le Chouettard », « le Sélénien », et « la Force de la Nature » , celui sur lequel je me trouve. Pour comprendre ces noms, il faut connaître un peu l’histoire de la marine.
Aux débuts de l’Alliance, les Hauts-Elfes et les Humains étaient alliés. Les Hauts-Elfes avaient un passé marin déjà très long, ce qui en faisait des modèles. Les Humains bâtirent leurs premiers navires grâce aux Elfes.
Lorsque les Nains joignirent l’Alliance, très peu de temps après, ils apportèrent l’armement et pas mal de gadget de navigation facilitant la tâche des marins.
De cette union naquirent les Destroyers Elfe. De puissants navires de combat sans égaux.
Suite à la désertion des Hauts-Elfes il y a quelques années et l’alliance avec les Elfes de la Nuit, ces derniers ont repris le flambeau de la navigation et renommé tous les navires.
C’est pourquoi on voyage sur des navires portant le nom de créatures d’Elune.

L’équipage est composé pour moitié d’Humains et pour moitié d’Elfes de la Nuit. Chose très curieuse, le capitaine de mon navire est un Haut-Elfe ! Il a l’air pourtant d’être accepté par son équipage. Toutes ces histoires d’alliances… C’est ridicule. Nous sommes tous à bord de la même galère en ce monde ravagé par la corruption.

J’ignore combien de temps nous allons rester à flot. Le capitaine est peu loquace. D’après mes calculs, nous devrions mettre 5 jours, peut-être moins. Dire que nous avons déjà mis 5 jours pour faire une distance 10 fois moins importante !

La ligne de flottaison des autres navires est très basse. Nous avons vraiment énormèment de matériel. Je trouve même que nous en avons bien plus qu’il ne nous en faut. A moins que ces navires aient dans leurs cales de très gros objets. Mouais, j’irais faire un tour dans les cales de mon navire demain. Vous savez ce que c’est, la curiosité…

Je n’ai pas grand chose d’autre à écrire pour le moment. J’ai appris que vous aviez porté combat jusqu’à Pyrewood et Shadowfang. Vous avez toutes mes félicitations, cet endroit est vraiment aussi sordide que corrompu. J’espère qu’il n’y a pas eu trop de mal chez vous.

Sur ce, bonne route à vous !
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MessageSujet: Re: Journal de Grif   Journal de Grif Icon_minitimeLun 31 Oct - 21:13

Jour 8


Amis du jour bonjour ! Je suis tout excité ! J’ai fait une découverte énorme !
En fouillant dans les cales du navire, j’ai trouvé plusieurs énormes objets recouverts de bâches. J’ai alors discrètement enlevé l’une d’elle et devinez ce que j’ai trouvé !
Un char à vapeur !
Pour ceux qui ne le savent pas, j’ai été pilote de char à vapeur pendant une trentaine d’année (en fait, de la première guerre des Orcs jusqu’à la dernière guerre contre le Fléau). L’idée de pouvoir remonter à bord d’un de ces engins me rend fou !
En plus, il semblerait que ce soit un nouveau modèle ! C’est incroyable. Je ne sais pas du tout quelles sont les réelles motivations d’Ironforge, mais pour mettre à notre disposition une armada et un escadron entier de chars et de machines volantes, c’est que nous n’allons pas faire qu’un peu d’archéologie !
J’espère qu’ils n’ont pas la folle idée de tenter quelque chose contre les restes du Fléau à Northrend… M’est avis qu’en tout cas on est une force d’éclaireurs, chargés de préparer la venue d’une plus grande armée après nous.
Et comme il n’y a pas de petit profit, on en profite pour faire des fouilles et trouver un maximum de renseignements sur les Titans.
Mais ce ne sont que mes spéculations, peut-être que je me monte la tête un peu trop vite.

J’ai vite remis la bâche à sa place et je suis ressorti tout guilleret de la cale. J’ai surpris le regard inquisiteur d’un matelot. Il a du se douter que je venais de fouiller. Bah qu’importe, si demain je suis toujours à bord et non au fond de l’eau, c’est que je commence vraiment à faire de la paranoia. Sinon… J’aurai l’occasion de tester mes (maigres) compétences de nageur. Héhéhé.

L’ambiance est plutôt bonne ici. Les gens sont rassurés d’être à bord de ce qui se fait de mieux comme navire. Les Humains ont l’air compétents, ils s’activent sans cesse et ne font pas la moindre erreur (du moins, je ne crois pas).
Les Elfes sont discrets et parlent peu. L’un d’eux me rappelle Ashänka physiquement, c’est marrant. Quelqu’un sait s’il a un frère caché ? Hahaha.

J’ai passé le reste de la journée à parler histoire avec Copperflint. Ce bougre en connaît un rayon. Curieusement pour un vieux croûton comme lui, il émet des hypothèses assez marginales. J’ai été très étonné lorsqu’il m’a expliqué ses théories comme quoi les Trolls seraient eux-aussi une création des Titans. Je n’y adhère pas entièrement, mais certains de ses propos laissent pantois et méritent réflexion. Peut-être qu’on en saura plus à Ulduar.

Après le souper, j’ai fait la connaissance d’une charmante Naine répondant au doux nom de Maybelle Thurden, une belle femme aux yeux verts flamboyants, à la chevelure de feu et à la douce voix de Dryade. Elle porte la double casquette d’ethologue et d’ethnologue. Ethologie : étude du comportement. Ethnologie : étude des ethnies. En gros, on peut dire que Maybelle est une « anthropologue » accomplie.
C’est une personne très intéressante, à l’esprit très ouvert. Elle aussi en connaît un rayon. Parfois je me sens vraiment tel un débutant qui entre dans une salle de conférence tenue par des professionnels, lorsque je discute avec les érudits du navire.
Mais cette gêne est moins prononcée avec Maybelle, allez savoir pourquoi.
Elle a étudié les Trolls d’Azeroth. Je crois que c’est sa spécialité, mais je ne suis pas sûr. Sa principale motivation pour ce voyage est de mettre la main sur une tribu de Troll des neiges qui n’a pas souffert autant des guerres et de notre expansion que les tribus Troll des neiges qu’on peut trouver à Dun Morogh.
J’ignore exactement pourquoi ça l’intéresse, mais elle a l’air déterminée et sûre d’elle.
J’en viens de plus en plus à m’interroger sur mes propres motivations. Qu’est-ce que j’espère trouver au juste à Northrend ? Des artefacts Titans oui, mais à part ça ? Des réponses ? A quelles questions ? Qui suis-je, moi le Nain ? Et si je trouve les réponses à ces questions sur mes origines, serais-je satisfait pour autant ? Sans but, notre existence ne nous paraît-elle pas morne ?
Mais ce voyage que je fais vers l’autre bout du monde, n’est-ce pas en réalité un voyage à l’intérieur de moi-même ?



Le manque d’alcool est dangereux pour la santé.

Allez, une bonne chopine et au lit !
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MessageSujet: Re: Journal de Grif   Journal de Grif Icon_minitimeMar 1 Nov - 22:28

Jour 9


Salut à vous amis Rédempteurs. Quelles bonnes nouvelles ? J’espère que tout se passe bien. Les retours de messages par faucon sont assez rares, ce qui fait que je n’ai qu’une très vague idée de votre lutte actuelle contre la Non-Vie. Même si je ne suis plus physiquement parmi vous, je vous accompagne mentalement. Ma foi en la Rédemption n’est pas ébranlée par les distances !

De mon côté tout va bien. Nous filons à vive allure à travers les flots. L’air se rafraîchit de plus en plus vite. Nous avons commencé à sortir nos habits d’hiver. Nous devons être déjà bien au Nord. Par contre, j’ignore à quelle distance nous sommes de Valgarde, notre port de destination à Northrend.

Je vous avais parlé il y a quelques jours de la puissance de feu des destroyers. Je m’interrogeais également sur le spectacle que ça pouvait produire.
Et bien maintenant je sais.
Laissez moi vous raconter tout ça en détail !

Il était tôt dans l’après-midi, le soleil avait dépassé son zénith depuis un petit moment. Le ciel était peu couvert, ce qui nous permettait de bénéficier de la maigre chaleur de quelques rayons de soleil, ce qui n’est pas négligeable lorsqu’un vent glacé souffle sur tout le pont.
Le vent était en proue, ce qui veut dire qu’il venait de devant nous. Ce n’est pas l’idéal pour naviguer, il vaut mieux avoir le vent en poupe pour bien avancer.
Ainsi, nous fûmes à un moment envahi par une puanteur nauséabonde qui nous prit tous à la gorge. Nous eûmes des hauts-le-cœur et certains d’entre nous durent se pencher par dessus le bastingage pour rendre leur déjeuner.
Les Humains et les Elfes mettaient une main ou un foulard devant la bouche, comme si c’était normal. Mais très vite je vis qu’une agitation frénétique les animait. La moitié des matelots descendit du pont supérieur à toute vitesse, se dirigeant vers le pont des canons.
Je vis les autres navires s’éloigner de nous pour finalement décrire un arc de cercle dont nous étions le point nord-est.
L’un de nous demanda ce qu’il se passait. L’un des Elfes lui tendit une longue-vue et pointa du doigt vers le nord, où nous nous rendions.
Le Nain regarda à travers la lunette puis la reposa précipitamment, le visage décomposé. On aurait dit qu’il avait vu Ragnaros en personne !
La foule autour de lui le harcela de questions, mais il ne pu répondre, trop épouvanté pour cela. Alors je saisis la longue-vue tombée à terre et la portais à mon œil valide.
Par Khaz’goroth !
J’avais déjà vu quelques-unes de ces créatures, mais le spécimen qui se présentait face à nous à quelques lieues était aussi immense qu’abominable ! Et le plus atroce, c’est que nous foncions droit dessus !
Lorsque j’eu averti mes concitoyens de ce qui nous attendait, ils furent d’abord pris de panique. Mais les marins nous demandèrent poliment de garder notre calme et d’observer.
Alors que j’étais moi-même paniqué, je me souvins brusquement que j’étais à bord d’une flotte de destroyers elfes, placée en position stratégique, tous ses volets de canon ouverts.
Quels sots nous fûmes ! De vrais gamins terrorisés par la vision d’un sanglier un peu trop gros !
En quelques minutes, nous étions disposés en demi-cercle avec le Géant des Mers au centre.
Ce qu’il était laid ! Ceux que l’on trouve près de nos rivages ne sont que des bébés à la peau douce et au regard attendrissant en comparaison !
Rien que de repenser à cet horrible faciès dégoûtant me donne la nausée. C’était un visage abérrant, une erreur de la nature. Une telle face ne devrait pas exister ! Un nez difforme et immense qui mangeait la moitié du visage, des yeux profondèment enfoncés dans leurs orbites et pétillants de cruauté, une bouche large et édenté où pendaient les restes de je ne sais quoi… Le tout avec une peau verdâtre écailleuse et des cheveux qui ressemblaient à un lit de varech étalé au soleil depuis des jours. L’odeur était d’ailleurs la même.
Son corps bouffi et grossier était complètement disproportionné par rapport à la tête. Ou bien c’est l’inverse. Qu’importe, son infâme laideur suffit à faire tourner de l’œil quelques-unes de ces dames à bord. Et la taille de cette créature est digne de figurer dans des chants !
Il tenait à la main un immense trident que j’identifia plus tard comme étant une ancre massive (de Juggernaut ?) accrochée à un mat de métal (probablement de destroyer) avec des cordages pourris. Il portait sur son torse les restes d’une voile où l’on pouvait difficilement dicerner une tête de lion dorée sur un fond bleu. Le blason de Stormwind.
Pour parfaire son ridicule, il arborait une carapace de tortue géante comme bouclier.
Alors qu’il était au milieu de notre formation, il nous souria de tous ses chicots et parti sur un rire tonitruant qui ébranla le navire du mât jusqu’à la coque.
Mes oreilles sifflèrent quelques secondes. Au moment où j’étais en train de me dire que je commençais à entendre de nouveau, je fus assourdi par une pétarade venant des profondeurs du navire. Nous faisions feu !
Les 4 navires allumèrent les poudres de tous leurs canons en même temps. Le Géant des Mers fut bombardé par 120 des meilleurs canons faits par l’Alliance.
Je cru un moment que cela ne lui avait rien fait et que sa carapace de tortue l’avait protégé. La fumée se dissipa au bout de quelques minutes pour nous permettre de contempler le carnage. Le Géant gisait sur le dos, flottant comme une épave, la bouche ouverte et les yeux vitreux. Il avait été terrassé si vite qu’il n’avait pas du s’en rendre compte. Ce n’était plus qu’une charpie sanguinolente.
L’un des navires tira une dernière salve afin d’être sûr qu’il soit bien mort. Les boulets se fichèrent sous sa peau granuleuse avec un bruit écoeurant, éclaboussant les alentours d’une substance poisseuse et odorante noirâtre. Les flots autour du géant étaient de cette même couleur. Son sang. D’ici quelques heures, le corps finira par couler et sera dévoré par des créatures nécrophages qui vivent dans les ténèbres abyssales.
Les Nains étaient excités et bondissaient de joie. Moi, j’avais un goût amer dans la bouche. La bataille, si on peut parler de bataille, avait été trop rapide et peu honorable. Ca ressemblait plus à une mise à mort qu’à un combat. Si ça se trouve, ce Géant ne nous aurait jamais attaqués…
« Le Sélénien » mis une chaloupe à flot et je vis des Nains grimper sur la carcasse du Géant, comme sur une île abrupte qui serait sortie des eaux sous l’effet d’un seisme. L’un deux planta un drapeau sur le front du géant. Certains parmi nous rirent.
Je ne vis pas la suite car je regagnai vite ma cabine, à la fois écoeuré par l’odeur immonde de la créature et le comportement de mes compatriotes.
J’appris par la suite que les Nains avaient récupéré de nombreux échantillons sur le Géant. Une fois à terre, ils devraient permettre d’en savoir plus sur ces créatures gigantesques, fruits des Titans. C’est difficile d’imaginer que ces choses sont un peu comme nos frères. Brrr.

En tout cas, la démonstration de force impose le respect. La puissance de ces destroyers est vraiment incroyable. Pas étonnant que nous ayons gagné la deuxième guerre !
C’est l’esprit tranquille, quoiqu’un peu traumatisé par la vision de ce cauchemar vivant, que je ne vais pas tarder à m’endormir. Je suis autant en sécurité à bord de ce bateau qu’à l’intérieur d’Ironforge !

J’espère que demain la puanteur sera loin derrière nous et que nous ne rencontrerons plus jamais de Géant des Mers. Ce n’est vraiment pas quelque chose que j’aimerais revoir !
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MessageSujet: Re: Journal de Grif   Journal de Grif Icon_minitimeMer 2 Nov - 20:50

Jour 10


Je pensais avoir vu ce qu’il se fait de plus épouvantable hier avec le Géant des Mers (que je propose de rebaptiser Horreur des Mers) mais ce n’était rien en comparaison de l’effroi d’aujourd’hui !

Tout a commencé avec une brume spectrale qui a tout envahi. On n’y voyait pas à 10 mètres ! Les navires étaient obligés de sonner de la corne de brume toutes les minutes pour se repérer les uns par rapport aux autres, afin d’éviter les accrochages.
Une purée de poix comme jamais vous n’en connaitrez !
En plus de ça, ce brouillard était glacial, on gelait sur place. Vous savez ce que c’est, quand des embruns glacés vous fouettent le visage. C’est aussi humide que désagréable.
Nous étions donc obligés de naviguer dans ce brouillard fantômatique avec juste nos oreilles comme guides. Les capitaines avaient fait ralentir l’allure de leur navire afin de limiter les dégâts en cas de collision. Nous allions donc suffisamment lentement pour que je puisse pêcher sans que mon bouchon se fasse la malle trop rapidement (oui je passe la plupart de mon temps à pêcher, c’est pour nourrir ma Hrowaka. Les ours adorent le poisson !).

Tout d’un coup j’entendis un cri et tout le monde courut sur le côté babord. Me levant précipitamment, je suivis la foule et m’accrocha au bastingage.
On n’y voyait goutte mais l’un des Elfes continuait à montrer dans la direction de nos regards tout en criant. Il parlait le Darnassien aussi je n’ai pas compris ce qu’il disait. Mais il avait l’air terrorisé.
Et soudain, la brume tomba d’un coup. En fait, elle tomba uniquement du côté où nous étions. Juste assez pour que nous puissions voir l’Apparition à quelques centaines de mètres.
C’était un spectacle à faire glacer le sang. Un immense 3 mâts noir, avec des voiles rouges déchirées et des cordages pourris. Il semblait giter par tribord mais il avançait lentement, glissant sur les flots comme une plume. Il ne laissait aucun sillage.
Je me frottais les yeux et regardais héberlué cet étrange navire. On voyait des formes sombres s’animer sur son pont. Elles bougeaient avec une lenteur exaspérante, comme si le temps n’avait aucune importance pour elles.
Le pire, c’est que ces formes n’étaient rien d’autre que des silhouettes. Impossible de distinguer autre chose que les contours. C’est comme si elles étaient brouillées. Plus on essaie de se concentrer dessus, plus elles nous échappent.
Un Nain non loin de moi prononça entre ses dents : « Le Tirassien volant… ».
Le bateau fantôme s’éloignait petit à petit de nous. Nous étions gelés et paralysés. Plus il s’enfonçait dans la brume plus nous nous sentions déchirés. Comme s’il était venu nous prendre une partie de nous-même et qu’il repartait avec, en tentant de nous l’arracher de force.
Certains gémirent et tombèrent à genoux. D’autres affichaient des faces livides, comme si tout espoir les avait abandonnés. Je passa la main dans ma barbe et la retira pleine de poils.
Puis le bateau disparu de notre vision. On entendit un long hululement au loin et ce fut fini.
La brume nous envahit à nouveau puis disparu au bout de quelques minutes. La mer était d’huile et le ciel sans nuage. Aucune trace de cette brume ou du vaisseau où que ce soit, même à la longue-vue. Elle s’était levée aussi vite qu’elle était tombée.

Cette drôle de rencontre nous tint occupés le reste de la journée. Les Nains passaient leur temps à discuter de ça entre eux. En me joignant à un petit groupe, j’appris la légende du « Tirassien volant ».
Selon une légende maritime de bien avant la Première Guerre, le « Tirassien Volant » était un navire marchand de Kul Tiras, commandé par le capitaine Hendeken Ver Dricken. C’était le navire le plus rapide existant. On dit que le Capitaine avait passé un pacte avec des forces obscures afin que son navire soit le meilleur.
Alors qu’il s’apprêtait à passer le cap de Stranglethorn, il fut pris dans une violente tempête, la pire de tous les temps. L’équipage supplia le capitaine de faire demi-tour pour chercher un abri près des côtes, mais ce dernier refusa et s’entêta. Il alla jusqu’à déclarer qu’il naviguera jusqu’au jugement dernier mais qu’il passera le cap.
Pour prix de ce blasphème, il fut condamné à errer sur les mers sans jamais trouver de port où accoster, et ce jusqu’à la fin des temps.
On peut le croiser un peu partout sur le globe depuis lors.
Une autre légende affirme que le Capitaine est condamné à errer pour l’éternité mais qu’il peut revenir tous les 7 ans sur terre, une journée durant. Il sera délivré de sa malédiction s’il trouve une femme qu’il aime jusqu’à sa mort.

Ca ferait un bon opéra, n’est-ce pas ?

Que cette histoire soit vraie ou pas, je sais ce que j’ai vu. Et je sais que je ne suis pas fou puisque près de 200 personnes ont assisté à ce phénomène elles-aussi.

Pfiou… Pas le temps de s’ennuyer ! Qu’est-ce que ça va être demain ? Une île mystérieuse sortie des flots, avec dessus des ruines cyclopéennes abritant une créature démoniaque à la tête de poulpe ? Hahaha !

Ce soir, les chandelles brilleront plus longtemps que d’habitude, je le sens. Voir un fantôme n’est pas une expérience qui laisse insensible !

Bonne nuit…
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MessageSujet: Re: Journal de Grif   Journal de Grif Icon_minitimeJeu 3 Nov - 19:54

Le faucon semble épuisé. Il dépose un parchemin en lambeaux complètement humide. On dirait qu'il a besoin d'un peu de repos avant de reprendre du service.


Jour 11


Pas de ruines cyclopéennes aujourd’hui hélas. J’avais déjà trouvé un nom. « Csoulou » ça sonne bien non ? Tant pis, je le garde sous le coude pour une prochaine fois !

Nous nous sommes rapprochés des côtes à très grande vitesse. On pouvait voir la terre grossir sous nos yeux de façon impressionnante.
Puis à quelques encablures du large, nous avons stoppé. Les capitaines ont communiqué entre eux par signaux lumineux (le brouillard ambiant, lorsqu’il est assez diffus, facilite ce genre de communication) pendant quelques minutes puis nous avons repris le cap.
Nous avancions plus doucement à cause des nombreux récifs et épaves qui tapissent cette partie de la mer.
Valgarde a été construite sur la côte il y a quelques années, à l’emplacement même où le roi fou Arthas coula ses propres navires et assassina les mercenaires qui l’y avaient aidé.
Aujourd’hui encore on peut apercevoir des mâts émergeant des flots et le soir certains affirment entre les plaintes des fantômes des mercenaires qui ne trouvent pas le repos. J’y crois pas trop. Les rochers du littoral sont très creusés et le vent souffle fort tous les soirs. Il y a donc un phénomène de « cri » tout à fait naturel. Mais c’est vrai que c’est angoissant au début.
Nous avons accosté sur des pontons de fortune, mais néanmoins solides. Valgarde est vraiment une ville triste. Tout est gris, le silence règne, les bâtiments ont mauvaise mine, la muraille semble sur le point de s’écrouler, les gens sont mornes, les gestes sont lents et automatiques… Presque une ville morte. Même la taverne met le moral à 0 !
Nous avons passé toute la journée à décharger les cales des 4 navires. Ce fut long, il y a énormèment de matériel ! D’abord nous avons sorti des caisses de toutes tailles, puis les machines volantes sous leurs bâches, et enfin une sortie triomphale pour… les chars à vapeur !
Je savais qu'on en transportait, mais ce fut un moment vraiment émouvant que de voir ces véhicules s’extirper des navires, rouler sur les pontons bringuebalants et se garer sur la place du port.
Comme je m’y attendais, on m’assigna à un char. Etant donné mes états de service, je pus choisir mon monstre. Cette nouvelle version du char à vapeur possède son lot de changement. Tout d’abord il n’y a besoin que d’une personne pour le faire marcher. Il peut y avoir un co-pilote mais son rôle est plutôt limité. En tout cas j’ai choisi de faire cavalier seul.
Le confort intérieur a été revu. Finis les sièges gnomes en acier, bienvenus les sièges en cuir confortables ! Adieu petites fentes peu pratique, bonjour grand écran en cristal œil-de-chat ! Ce truc là permet d’avoir un bon champ de vision et fonctionne même la nuit !
Le canon aussi a été amélioré. Il est désormais placé sur une petite tourelle qui pivote de 20° de chaque côté. C’est pas énorme mais c’est déjà bien pratique. En plus de cela, le canon peut se lever jusqu’à un angle de 50°. Décidèment, tirer au char sera plus facile que de mon temps !
Les mitrailleuses latérales ont fichu le camp par contre, ça me désole. Ils ont été obligé de faire de la place pour faire rentrer le nouveau moteur. Celui-ci permet une traction de 5X. C’est à dire qu’il est capable de tirer 3 fois son poids. En le poussant à bout et en dérivant la vapeur du canon vers les systèmes moteurs on peut arriver à du 10X, soit une force de traction d’environ 6 fois le poids du char sur terrain dur et lisse.

Pour permettre aux gens et au matériel d’être acheminé, nous avons monté des carioles métalliques que nous avons accrochées aux chars. Nous formons ainsi une caravane de bonne taille.
Charger les cariolles nous a pris la fin de l’après-midi et une partie de la soirée. Quand tout fut en ordre, nous avons filé à l’auberge pour nous reposer. Cette journée a été fatiguante ! Cette expédition c’est vraiment beaucoup de boulot.

Mon petit faucon a mauvaise mine. J’espère qu’il tiendra jusqu’à Ironforge. Prenez bien soin de lui ! C’est pas la première fois qu’il fait l’aller-retour sans avoir mangé entre-temps parce que vous oubliez de vous occuper de lui !


Dernière édition par le Sam 5 Nov - 23:31, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Journal de Grif   Journal de Grif Icon_minitimeVen 4 Nov - 22:30

Le faucon reprend des forces mais il n'est pas encore prêt à partir. Il faudra bien prendre soin de lui sinon Grif va s'inquièter de ne pas le voir revenir ! Sans oublier que le petit animal a beaucoup de voyage à faire d'Ironforge à Northrend.


Jour 12


Nous nous sommes levés tard ce matin. Les dirigeants de l’expédition ont tenu à ce que nous soyons tous en forme. Nous avons eu également droit à un copieux repas.
Peu avant midi, nous avons fait nos adieux aux capitaines des destroyers. Quel dommage de laisser de tels navires ici ! Mais il va de soi qu’il est impossible pour eux de nous suivre vu que nous nous enfonçons dans les terres et que les rivières sont gelées.
Mon capitaine me salua chaleureusement. Curieux, ce Haut-Elfe ne m’a jamais adressé la parole de tout le voyage. On dirait qu’il me dit adieu comme si j’étais la dernière personne sur terre. Hum. Voilà ce que c’est que de rester des mois entre hommes sur des bateaux…

Nous avons mis la caravane en marche vers le début de l’après-midi. Dans la queue des 8 chars, je suis en 4ème position. J’ai protesté, demandant à faire parti de la tête du convoi, mais l’un des dirigeant m’a gentiment fait comprendre que c’était cette position ou on me laissait sur place. Mouais bah tant pis. C’est mieux que dernier.
Malgré la charge de ma cariolle métallique (qui doit bien peser autant que le char lui-même) je n’ai pas eu de mal à manœuvrer.
Nous nous sommes mis en branle doucement et avons quitté Valgarde et ses toits décrépits.
Pour autant que je sache, nous allons suivre le chemin principal. C’est une ancienne route (antique même) qui mène vers le centre de Northrend. D’après des historiens il existait autrefois un vaste réseau de voies sur toute la surface du continent.

Nous avons progressé lentement parmi un paysage me rappellant ma bonne vieille Dun Morogh. Ca fait bizarre de le dire, mais Khaz Modan me manque. J’ai souvent été loin d’Ironforge pendant des jours voire des semaines. Mais c’est la première fois que je ressens cette nostalgie. Probablement parce que la neige est là pour me rappeller ma terre natale.
Sigh.

Lorsque le soleil s’est couché, nous avions déjà fait 25 kilomètres. La piste est toujours bonne et aucune trace d’une quelconque menace.
Pour ce soir nous allons disposer les chars en cercle, avec les cariolles vers l’intérieur. Au centre nous ferons un grand feu et nous prendrons notre premier repas « made in expedition ».

Excusez-moi de ne pas vous écrire plus longuement, mais ça va être un vrai chantier que de coordonner les mouvements de mon char avec les 9 autres. Et ça doit être fait vite avant qu’il fasse trop nuit (bien que nous ayons des torche électriques très puissantes sur nos chars, les responsables ne tiennent pas à ce qu’on nous tombe dessus par surprise dans le noir).

Bonne nuit à vous.


Dernière édition par le Sam 5 Nov - 23:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Journal de Grif   Journal de Grif Icon_minitimeSam 5 Nov - 22:33

Jour 13


Je suis mécontent ! Et déçu ! Mon petit faucon est mort dans mes bras ce matin ! Vous avez encore oublié de le nourrir et le soigner ! Je fais comment moi maintenant ? J’espère que vous saurez trouver très vite une solution, sinon le temps d’attente entre mes lettres risque d’être d’un bon mois (transport naval oblige).
M’enfin, si cette lettre vous parvient, c’est que j’aurai trouvé une solution.
Promettez-moi de ne plus me faire ce coup-là je vous prie !

Bon je reprends mon récit à partir d’hier. Nous avons donc réussi à disposer les chars en cercle, la tête du char pointant vers l’extérieur, et nous avons établit ainsi un petit camp sommaire. La soirée était glaciale et le feu avait du mal à tenir. Mais nous sommes habitués à de telles conditions climatiques, aussi personne ne s’est plaint cette nuit. Nous sommes des Nains, pas des petites natures d’Humains !

Nous nous sommes réveillés aux premières lueurs de l’aube. Le soleil embrasait les montagnes et l’horizon, c’était vraiment magnifique. Je ne suis pas doué pour décrire ce genre de choses, mais croyez-moi c’est un spectacle unique. Lorsqu’on contemple cette aura rose qui enveloppe les montagnes, on a du mal à croire que la Mort elle-même a élu domicile dans le coin.

Remettre la caravane en marche a été plus rapide que monter le camp hier soir. Tant mieux, ça veut dire que nous sommes prêts à lever le camp très vite en cas de besoin, c’est bon à savoir.
Il paraît que les passagers des cariolles se sentent à l’étroit. Je veux bien les croire. Mais moi je suis peinard dans mon cockpit. Personne ne m’embête et je peux parler à qui je veux grâce aux BigObox miniatures intégrées aux chars. La belle vie !

Nous avons brièvement immobilisé la caravane vers midi pour casser la croûte. Pas besoin de disposer en cercle, on ne s’arrête pas longtemps. J’en ai profité pour me dégourdir un peu les jambes et voir ma Hrowaka. On a été obligés de la mettre dans ma cariolle, il n’y a pas de place pour une ourse dans le cockpit. Ca me fend le cœur mais c’est ce qu’il y a de mieux à faire. Puis elle n’est pas seule, il y a des Nains avec elle. Certains se plaignent, mais pas trop fort. Ils doivent avoir peur que je me mette en colère contre eux. Et puis Maybelle est dans la cariolle également, elle s’occupe de Hrowaka. Quelle délicate attention ! C’est une chouette fille.

Nous sommes repartis au bout d’une demi-heure et avons filé le long du chemin pendant plusieurs heures sans s’arrêter. Les moteurs des chars sont faits pour fonctionner 24h/24. Cependant ils ont besoin d’un certain temps de repos pour refroidir et pour permettre aux évacuateurs de potentiel de recharger et recalibrer les flux (qui ont tendance à se désynchroniser de la matrice conductive suite aux vibrations du véhicule en marche). Notre halte de la nuit est largement suffisante pour ça, ce qui fait que nous roulons toute la journée avec un ou deux arrêts uniquement, pendant lesquels les chars restent en fonctionnement.

Alors que nous roulions tranquillement, le char devant moi pila sec. Réagissant promptement, j’arrêtais également mon véhicule. Et ainsi firent les pilotes me suivant.
Me demandant pourquoi on s’arrêtait avant l’heure prévue, je décrochais ma BigObox et appelais le char de tête.
« Il y a des Orcs en face de nous. » Fut la seule réponse que j’obtiens.
Allons bon, la Horde ? Que fait-elle ici ? Ou bien des Blackrock ?
« Que se passe-t’il, répêtez je vous prie » demandais-je dans mon microphone.
« A tous les pilotes, maintenez vos positions. »
Allons nous attaquer ? La réponse vint plus vite que je le pensais : oui. J’entendis le char de tête faire feu, aussitôt imité par son successeur. De là où j’étais je ne pouvais ni voir ni faire feu. Aussi je rongea mon frein en attendant d’en savoir plus.
Les canons se turent et un technicien fut demandé par BigObox. Me souciant peu d’être celui appelé, je descendis de mon char et courut vers la tête du convoi.
La terre était retournée et la neige avait fondu sur une grande surface. On dicernait les corps d’Orcs et de Trolls, la plupart démembrés.
« On les a pas loupés. Mais la moitié s’est enfuie avant même que nous ouvrons le feu ».
Celui qui avait parlé était un Nain à l’imposante barbe noire et au regard vicieux.
« Alors partons avant que votre petit délire psychopathe ne fasse amener des renforts… »
Un jour j’apprendais à me taire. Me voilà en 6ème position du convoi.

Nous avons repris notre route en forçant un peu l’allure. Il va de soi que les membres de la Horde massacrés n’étaient que des éclaireurs. Ce qui signifie qu’un camp ou qu’une armée de la Horde se trouve non loin d’ici. Que vient la Horde faire ici ? Et l’Alliance alors ? me répond ma voix intérieure.
Tout ce que j’espère, c’est que notre expédition n’avorte pas si tôt, à cause de la furie sanguinaire d’un abruti qui a la chance d’être en tête du convoi. Probablement un paladin. J’irai pas vérifier par contre.
Avant de me remettre en route, je suis passé voir les occupants de ma cariolle. Ils étaient inquiets et ils le furent encore plus lorsque je les informa de ce qui s’était passé. Pauvres bougres, vous n’avez jamais vu le Fléau pour pâlir devant l’évocation d’Orcs. Je crois que cette expédition sera une aventure réellement éprouvante pour bon nombre d’entre nous.

Maybelle n’était pas rassurée. Elle a demandé à venir avec moi dans le char. Vu que je suis tout seul et que ce n’est pas interdit, j’ai accepté. Ca me fera un peu de compagnie. La BigObox c’est marrant, mais les autres pilotes finissent toujours par revenir sur les mêmes sujets. Bière, fusils, femmes et explosions. Un peu de conversation intelligente ne me ferait pas de mal !
C’est ainsi que je finis cette deuxième journée de voyage en char, avec une jolie jeune naine à mes côtés et une furieuse envie de faire bouffer sa barbe au crétin de tête.

Nous allons bientôt mettre les chars en cercle, nous avons trouvé une clairière un peu en avant qui semble propice à cela.
Le soleil tombe vite ici. En quelques minutes il fait noir. Cet endroit n’est pas pour les amoureux de couchers de soleil !
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MessageSujet: Re: Journal de Grif   Journal de Grif Icon_minitimeDim 6 Nov - 21:48

Jour 14


J’ai eu tort d’écrire ça hier soir ! Les couchers de soleil ici sont bel et bien superbes ! En réalité, une fois que le soleil est couché, on a droit à la plus belle manifestation de la nature qui soit ! Les aurores boréales, comme on les appelle !
C’est grandiose, on dirait qu’un être immense dévoile des rubans multicolores entre les étoiles et qu’il s’amuse à les agiter comme un ressac sur une plage ou en imitant le ballet d’un feu follet fou. Les couleurs sont splendides, c’est du jamais vu. J’ai même vu des couleurs dont j’ignorais l’existence. Ca fait vraiment très bizarre !
L’ingénieur Ironwrench a tenté de prendre une reproduction photonique des aurores. C’est une invention gnome très récente, encore au stade d’essai, qui permet de figer sur du papier l’image que l’on a vue.
Ironwrench m’a vite expliqué comment ça marche. En réalité l’appareil photonique dispose d’une bande noire qui, exposée à la lumière, blanchit. Suivant l’importance de la lumière, la bande blanchit plus ou moins (c’est l’action des photons, ou quelque chose comme ça). Ainsi on a une reproduction inversée de ce qui se trouvait devant la bande lors de l’exposition. Pour ça il y a un système ingénieux de clapet et d’ouvertures. J’ai pas tout compris (pas eu trop envie de comprendre non plus) mais ça marche, c’est sûr.
Ensuite on récupère la bande noire, on la place dans une machine à impression. Cette machine permet de projeter la bande noire en plus grand sur une feuille spéciale traitée pour cela. Suivant la durée d’exposition, l’image est plus ou moins sombre. Toute l’opération doit se passer dans le noir, attention ! Seule la machine à impression doit être allumée !
Ensuite la feuille est récupérée et plongée dans un bac dit « de révélation ». Ce bac rempli de produits chimiques dont j’ignore les composants permet au papier de révéler l’image qui a été négativement imprimée dessus. Au bout d’un moment, on place le papier dans un bac « stoppeur » afin que la révélation s’arrête (sinon l’image finit par devenir entièrement noire).
Puis on place enfin le papier dans un dernier bac qui sert à fixer le tout.
On fait sécher et voilà ! Une magnifique photonie !
C’est compliqué comme méthode, mais infiniment plus rapide que la peinture et mille fois plus précis que le dessin. Ce truc va révolutionner notre monde, croyez-moi !
En ce moment, les ingénieurs penchent sur un moyen de fabriquer l’image papier immédiatement après la prise, sans devoir passer par le traitement par bacs. J’ai du mal à imaginer la chose, mais on peut leur faire confiance pour inventer cette machine photonique instantanée !

Bref, tout ça pour dire que les Aurores boréales valent le coup de faire tout le voyage jusqu’ici.

Et c’est grâce à l’appareil photonique que j’ai eu l’idée permettant de faire voyager mes lettres. Durant une halte, je suis allé trouver un prêtre du nom de Ben Runewhisper.
Le vieux Ben tâte un peu la magie arcanique à ses heures perdues. Je lui ai donc demandé de me créer un sort ou un objet me permettant de téléporter à longue distance une feuille de papier. Le vieux Ben n’était pas contre, mais il n’avait pas le matériel avec lui.
Je vous épargne ma quête pour les ingrédients. C’est aussi peu glorieux qu’ennuyeux.
Lorsqu’il a finalement créé son amulette, il était encore plus excité que moi. C’est la première fois qu’il fait ça, m’a t’il confié. Tant mieux pour lui, ça m’est égal du moment que ça marche.
J’ai essayé l’amulette sur ma lettre d’hier, que je n’avais pas pu envoyer. Elle a trembloté sous mes yeux et ce fut tout. J’espère que vous avez bien reçu la copie. Ben me certifie que oui.
Il y a pas à dire, avec Ben c’est toujours un succès !
Par contre ça veut dire que je ne peux plus recevoir vos missives. Sauf si vous trouvez un moyen de votre côté.

La route a fini par disparaître sous nos roues. Nous sommes arrivés à la fin de la première étape du voyage. Désormais nous allons devoir nous frayer un chemin à travers le paysage sauvage de Northrend et tous ses dangers.
Nous devrions atteindre le site des fouilles demain dans l’après-midi.

La progression est de plus en plus difficile. Alors que je me contentais de suivre, je dois maintenant faire attention à la route. Les chars me précédant altèrent le terrain, ce qui fait que je ne suis pas sûr de passer après eux. On a d’ailleurs du s’arrêter à plusieurs reprises pour déblayer la piste ou sortir un char qui s’était enlisé dans de la neige boueuse.

Heureusement ce n’est pas aussi éprouvant que je l’écris. J’ai tout le temps de discuter avec Maybelle, qui a l’air de s’être incrustée pour de bon dans mon cockpit. C’est pas que sa présence me gêne, bien au contraire, mais le ruban rose accroché à la vitre c’est peut-être trop.
On a parlé des Troggs. Elle n’ignore pas que ce sont nos cousins, qui ont eu moins de chance que nous niveau altérations. Elle a supposé que, tandis que nos ancêtres s’emmuraient dans les vastes chambres d’Uldaman, Uldum et Ulduar, les Troggs étaient restés actifs et étaient sortis dehors. Elle suppose également que les Troggs avaient déjà en grande partie colonisé la partie orientale de Kalimdor bien avant la Grande Fracture.
Lorsque celle-ci survint, les Troggs furent presque tous anéantis, comme la plupart des espèces de la planète. Mais ils survécurent et les énergies du puits auraient pu en affecter certains.
Ces transformations, qui avaient permis à des Trolls de devenir des Elfes de la Nuit et à des Ours de devenir des Furbolgs, auraient ainsi fait évoluer les Troggs. Ils seraient devenus plus grands, plus intelligents, moins laids et plus organisés.
Ils seraient restés sur le continent d’Azeroth, organisés en tribus primitives qui stagnèrent pendant des millénaires.
Jusqu’à former… 7 Royaumes.
Oui, vous voyez où elle veut en venir. Ca m’a choqué moi aussi au début, mais ça se tient !
Lorsque les Hauts-Elfes enseignèrent la magie aux Humains, ils se rendirent compte que ces derniers avaient une affinité naturelle avec la magie, chose tout à fait impossible pour une espèce intelligente qui n’a pas été déjà baignée de magie.
Et les ressemblances physiques entre Humains et Troggs sont assez frappantes. Peut-être plus qu’entre un Troll et un Elfe de la Nuit.
May espère trouver plus d’informations à Ulduar, qui est censée être la plus grande des trois cités des Titans. J’ignore si elle trouvera les preuves, mais bon sang si ça arrive cette nouvelle fera l’effet d’une bombe ! Je me demande même si nous ne devrions pas la passer sous silence. Vu le comportement des Humains, ça pourrait bien mener à une guerre civile…
Enfin, tout n’est pas joué, je ne fais qu’extrapoler. Peut-être que May a faux sur toute la ligne.
Mais l’histoire nous a souvent surpris, pourquoi ne continuerait-elle pas de la sorte ?

Ah, voilà que la nuit tombe ! Je vais vite mettre mon char en position et m’allonger dans la neige pour contempler les aurores boréales.
Doux rêves à vous ! (pour peu que cette missive vous parvienne).
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MessageSujet: Re: Journal de Grif   Journal de Grif Icon_minitimeLun 7 Nov - 22:19

Jour 15


Nous avons affronté un blizzard terrible toute la journée. On n’y voyait pas à 10 mètres et les chars étaient sans cesse déportés dans le sens du vent qui soufflait de côté. C’était vraiment infernal de progresser avec un temps pareil. Nous avons évité bon nombre d’accidents, dont une chute de 800 mètres dans une crevasse. Sans la dextérité et la maîtrise des pilotes de char (dont votre serviteur), beaucoup d’entre nous auraient trouvé la mort aujourd’hui.
Le blizzard est tombé lorsque nous avons passé un col qui nous avait donné du mal (à cause de l’étroite largeur de la piste). Le ciel s’est éclairci petit à petit.
Du promontoire où nous nous tenions nous avions une vue imprenable sur la vallée qui s’étendait à nos pieds. Une rivière, des forêts, des rochers de très grande taille parsemant le tout, comme jetés là par un Titan, et … une épaisse fumée noire.
Comme la fumée provenait de la zone où se trouvait le premier site de fouilles installé là par la toute première équipe, il était peu prudent de continuer sans en savoir plus.
Nous avons alors sorti et déployé une machine volante. La courte paille a décidé du vainqueur et ce ne fut hélas pas moi qui fut choisi pour monter à bord de la machine afin d’effectuer un vol de reconnaissance. Le Nain qui avait gagné était tout fou. Si excité que si on ne lui avait rien dit, il partait sans parachute et sans casque.
Le décollage s’est déroulé sans problème. Du moins sans problème pour la machine, parce que nous, nous étions tous couverts de neige de la tête aux pieds à cause du souffle des pales de la machine.
La machine volante s’est vite retrouvée très haute dans le ciel puis s’est dirigée à toute vitesse vers la fumée noire au loin.
Il s’est écoulé au moins vingt minutes avant que nous la voyions revenir encore plus vite. Une inquiétante fumée verte s’échappait des pots d’évacuation de la machine. Ce qui est très très mauvais signe car cette fumée est en réalité un gaz incolore qui prend une couleur verte lorsqu’il entre en contact avec l’oxygène présent dans l’air. Lorsque cela arrive, ça veut dire que la conduite d’alimentation de la machine est rompue et qu’elle ne vole plus que sur l’énergie déjà envoyée et stockée temporairement (car le moteur n’use pas l’énergie de la machine à sa source, elle est d’abord stockée puis transmise, c’est un simple protocole de sécurité qui serait trop long à expliquer). Notre bon pilote était donc en très fâcheuse posture, impossible de savoir combien de temps sa machine le maintiendrait en l’air avant de s’écraser au sol.
Mais ce brave Nain (dont j’ignore le nom) ne perdait pas prise, il continuait à voler droit vers nous, en effectuant un vol par à-coups, afin de minimiser l’usage d’énergie résiduelle du moteur.
Puis… La fumée verte se tarit et la machine volante piqua du nez. Elle tomba comme une masse et se perdit dans la forêt à quelques centaines de mètres de notre position. On entendit une explosion sourde et des oiseaux s’envolèrent des arbres. Un Nain à côté de moi gémit.
« Ce n’est pas possible… Que s’est-il passé ?! »
Je m’avança, afin d’être vu de tous et parla d’une voix forte : « Tout n’est peut-être pas perdu. Montons une expédition de sauvetage ! Vite, avant que la nuit tombe ! ».
Des Nains se proposèrent et nous partîmes à 15, armés jusqu’aux dents, vers la forêt sombre où s’était abîmé la machine volante.

Nous marchâmes pendant une bonne heure avant d’atteindre la lisière. Sur le chemin, on pouvait apercevoir des formes sombres se mouvoir rapidement à quelques distances. Très probablement des loups. Nous ne risquions absolument rien, s’ils avaient attaqué ils seraient tous morts avant de s’en être rendus compte. Ils le savaient d’ailleurs, c’est pour ça que notre progression à travers la forêt ne fut pas aussi difficile que ce à quoi je m’attendais.
Comme j’avais lancé l’idée de l’expédition, j’étais considéré comme le meneur. J’avançais en tête, avec Hrowaka à mes côtés, tandis que les autres suivaient en file indienne sur deux colonnes.
Finalement nous atteignîmes la carcasse de la machine volante. Elle était dans un sale état. Par chance, l’épais feuillage des arbres avait ralenti la chute, qui déjà n’avait pas commencé trop haut. Il y avait des branches brisées partout et une lourde odeur de brûlé nous piquait les yeux et les narines.
Après avoir rapidement éteint les petits feux, nous avons inspecté la carcasse. Il faudrait probablement plusieurs heures de travaux dessus mais il était sûr qu’elle pourrait revoler un jour.
En examinant attentivement la machine, je pus voir des marques et des encoches irrégulières sur une partie de la carlingue. Comme si des objets tranchants avaient été projetés avec force. Il aurait fallu qu’une grande force soit employée ou bien que le jet ait été tiré à bout portant pour infliger de telles marques à une masse de métal comme celle-là !
En revanche, aucune trace du pilote.
Alors que je m’apprêtais à donner l’ordre de placer la machine sur des traineaux afin de la ramener au convoi, j’entendis un bruit de branche qui se brise et quelque chose me tomba dessus.
C’était le pilote ! Le bougre avait ouvert son parachute et s’était assomé durant sa chute à travers les arbres. Il était au-dessus de nos têtes pendant tout ce temps ! Dire qu’on allait partir sans lui, alors qu’il pendouillait à quelques mètres au-dessus de nos têtes !
En parlant de tête, j’arbore désormais un magnifique gnon de la taille d’un œuf de poule sur le front. Merci pilote, et de rien, ça fait toujours plaisir de jouer les coussins humains.

Le temps de ranimer le pilote inconscient et de transporter la machine jusqu'au campement, il faisait déjà nuit. Les pilotes qui étaient restés avaient eu la bonne idée de monter le camp en disposant les chars en cercle. J’avais bien fait de laisser les clés sur le contact.

Durant le dîner, le pilote nous appris qu’il était tombé dans une embuscade. La fumée provenait d’un immense brasier dans lequel brûlait les restes de la précèdente expédition. Comme il n’y avait pas de trace d’activité autre, il était descendu très bas afin de mieux faire l’état des lieux. C’est alors que des Trolls des Neiges sont sortis de partout et l’ont pris pour cible très violemment. Il a réussi à monter assez haut pour éviter d’être réduit en compote mais sa machine a souffert de l’attaque. La suite vous la connaissez.

Demain nous allons devoir reprendre les fouilles. Vu le témoignage du pilote, c’est une rude bataille qui nous attend. J’espère que le Fléau (dont nous n’avons vu aucune manifestation pour le moment, ce qui est inquiétant) ne viendra pas se mêler à la fête…

La suite… demain si tout va bien.
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MessageSujet: Re: Journal de Grif   Journal de Grif Icon_minitimeMar 8 Nov - 22:09

Vous avez d'abord reçu une feuille blanche. Mais on dirait que la lettre de ce jour a finit par arriver en retard.

Jour 16


Ce matin nous nous sommes préparés au combat que nous allions devoir mener contre les Trolls des Neiges qui ont envahi le site des fouilles.
Tout d’abord, nous avons cherché un endroit sûr où entreposer les cariolles métalliques. Après quelques recherches effectuées par deux machines volantes nous avons fini par trouver un promontoire assez large entièrement recouvers par un dévers. Les cariolles, une fois positionnée là-dessous, étaient invisibles. L’unique accès a été barricadé afin de prévenir toute intrusion. Quelques combattants sont restés pour protéger le reste de l’équipe. Les archéologues et mineurs sont tous équipés d’armes mais ils ne savent pas réellement s’en servir. Et à deux ou trois exceptions près, personne n’a déjà tué.
Tous les autres sont montés à bord (ou sur) les chars et nous avons fait route à travers bois pour rejoindre le site des fouilles avant que le soleil ne soit trop haut.
Arrivés à mi-chemin, nous nous sommes séparés en trois escouades. Deux chars passant par le nord, deux autres par le sud, un par l’est (qui est un défilé étroit qu’un seul char peut tenir), et trois par l’ouest (dont le mien). Une fois arrivés au site même, nous devions encercler les Trolls et nettoyer tout en ne laissant personne s’échapper.
Cependant, le bombardement devait être très précis, afin de ne pas affecter le site même. Cela était rendu très difficile par la présence d’arbres (qui cachent la vue et empêchent certains tirs) et notre mauvaise connaissance du terrain. En gros, nous allions un peu à l’aveuglette…

Une fois en position, nous avons d’abord attendu la manifestation des Trolls. L’attente fut longue. Si longue que nous avons pensé à un moment que les Trolls étaient déjà tous partis.
Mais on finit par les voir apparaître de nulle part. Au début c’était quelques-uns puis ce fut vite un grand groupe puis une petite armée entière !
D’où sortaient-ils ? Comment tant de Trolls pouvaient se cacher dans un endroit si petit ?!
Nous ne nous posâmes pas la question longtemps, il fallait à tout prix les exterminer avant qu’ils ne se rapprochent trop des chars. Parce qu’autant nous sommes dévastateurs à longue et moyenne portée, mais à courte portée nous sommes vulnérables et seul le combat au corps à corps peut nous sortir du pétrin. Les soldats placés sur le char étaient là pour ça mais c’est une éventualité que nous devions à tout prix éviter.
Nous avons donc commencé le pilonage, un peu au hasard au début puis finalement nous avons réussi à coordonner nos tirs, créant ainsi une barrière de feu infranchissable.
Les tirs ont duré un moment. Lorsque nous avons cessé de tirer, un épais nuage de poussière, de vapeur et de cendres recouvrait tout. Par précaution, nous avons fait reculer les chars.
Lorsque le nuage est retombé, c’était un vrai spectacle de désolation qui s’étendait devant nous. Parmi les nombreux cratères se trouvait une grande tranchée noircie. Quelques arbres brûlaient. Aucune signe des Trolls, mis à part la centaine de corps carbonisés (ou pire) qui jonchaient le sol.
Nous avons attendu un moment, surveillant attentivement tout mouvement. Au bout d’un moment, les soldats descendirent des chars et s’avancèrent prudemment du lieu du carnage.
Je les vis de loin fouiller les alentours à la recherche de survivants.
Apparemment il n’y en avait pas. Nous fîmes avancer les chars puis nous descendîmes.
L’odeur était effroyable ! Souffre, chair carbonisée, bois brûlée, terre vitrifiée…
Le silence régnait. Les oiseaux n’avaient pas repris leur chant. Le ciel était étrangement bleu et une légère brise soufflait.
Puis vint une clameur. Nous regardâmes affolés autour de nous afin de trouver sa source mais aucun mouvement à l’horizon. Et pendant ce temps la clameur grandissait.
« Ca vient de sous nos pieds ! » hurlais-je après un moment.
Et effectivement, un flot bleu sorti de sous terre, par une grotte que nous n’avions jamais remarquée, car dissimulée par de grands rochers dans un recoin sombre du site.
Les Trolls étaient moins nombreux mais leur faible nombre était compensé par une folie furieuse instoppable. L’état berserker !
Pris de panique, nous nous mîmes à courir à toute allure vers les chars. Le temps de monter à bord, les Trolls étaient déjà sur nous. Les soldats ouvrirent le feu, une première salve qui faucha bon nombre des assaillants, mais la vague folle ne s’arrêta pas pour autant. Les Trolls continuaient à charger, piétinant les corps de leurs propres congénères comme si c’était un tapis de feuille sans intérêt.
Je tentais une manœuvre avec mon char afin de me retrouver le plus loin possible de la marée trolle tout en évitant mes équipiers restés à terre. Je parvins ainsi à reculer assez loin mais dans ma précipitation j’heurtais un arbre qui s’écroula sur mon char.
Marche avant, plein gaz… J’accèlerais encore, projetant de la neige dans tous les sens autour de moi, mais rien n’y faisait. J’étais coincé. Et comme un idiot, en patinant je m’étais enfoncé encore plus !
Tant qu’à être à l’arrêt, autant être utile. Je tirais ça et là quelques salves qui fauchèrent des combattants trolls, mais sans inquiéter l’armée entière. Mes compagnons luttaient à la hache et à l’épée. Je vis une boule de feu filer et brûler vif un Troll. Probablement un coup du vieux Ben !
Je cessais le feu. J’avais trop peur de blesser ou tuer des amis en tirant à tout va. Mais que faire ? Qu’est-ce que je n’aurai pas donné pour une mitrailleuse !! Ces scrogneugneus d’ingénieurs n’auraient jamais du les enlever ! Mettre un nouveau moteur, d’accord, mais au détriment de la puissance de feu, non ! Trop tard pour se plaindre de toutes façons.
Alors que je ruminais dans ma barbe, je vis une demi-douzaine de Trolls s’approcher à grands pas vers moi. Ils avaient vu que je m’étais immobilisé et que je ne tirais plus. Arrivés à quelques pas, ils avancèrent prudemment, surveillant le moindre signe d’activité de mon char. L’un deux projeta sa lance, qui vint se briser contre le rouleau compresseur avant. Si seulement je n’étais pas enlisé… Je les aurai tous écrasés ! Mais voilà, avec des « si » on pourrait mettre la cathédrale de Stormwind en bouteille.
Les Trolls s’enhardirent et commencèrent à grimper sur mon char. Je ne vous cache pas mon effroi à ce moment. Prisonnier dans une coquille métallique, avec à l’extérieur de farouches guerriers à la recherche de l’ouverture facile. Du Grif en boîte, miam !
Je sentis la tension monter. Les coups se répêtaient contre la carroserie. Ils avaient trouvé le sas ! Ils sont bien plus malins qu’on peut le penser, c’est May qui aurait été contente. Façon de parler.
Je pris mon fusil, l’arma et me cala au fond du tank, prêt à faire feu dès qu’une défense se pointerait. Etant à l’étroit, j’étais obligé de me contorsionner pour me déplacer. Dans mes mouvements, je heurtais un bouton. Aussitôt j’entendis des hurlements à l’extérieur et une odeur de chair brûlée commença à s’insinuer dans le char. Que s’était-il passé ?!
Je restais figé dans le silence un moment. Puis un nouveau bruit me parvint. Apparemment les Trolls revenaient à la charge. Je réappuyais sur le bouton et j’entendis à nouveau des hurlements. Puis plus rien.
Je ne sais pas combien de temps je suis resté prostré dans mon char, à attendre qu’un Troll vienne découper mon sas.
Puis j’entendis trois coups secs et des voix me parvinrent. Des voix de Nains !
« .. if ! … là ? Ouv… si… entends ! »
Reconnaissant la voix de l’un de mes compagnons d’arme, je commandais l’ouverture du sas. Un air froid s’engouffra dans le char, provoquant un phénomène de buée immédiat sur les vitres. J’avais oublié qu’en arrêtant mon char, j’avais coupé la ventilation. J’aurai pu mourir étouffé dans mon propre dioxyde de carbone sans m’en rendre compte !
Un Nain passa prudemment la tête à l’ouverture.
« Grif ? Tu es vivant ? »
« Oui » gromellais-je en m’extirpant de mon petit nid (que je crus bien être le dernier).
« On a gagné » me dit-il avec un sourire. « Et bravo à toi ! »
« Hein ? »
« Regarde ces trolls autour de ton char ! C’était très malin de dériver l’alimentation du moteur sur la carlingue ! Ils ont été éléctrocutés ! » puis il partit d’un grand rire.
« Haha, oui !… ». Inutile de lui dire que je l’ai fait par accident, il n’a pas besoin de le savoir.

Nous avons ensuite repris possession du site de fouilles. Nous avons d’abord sécurisé la zone, réparé les chars qui devaient l’être (le mien n’avait subi que des dégâts mineurs, rien d’important), puis nous sommes allés cherché les cariolles et le reste de l’expédition.
Le temps de faire tout ça, il faisait déjà nuit. Pas le temps de monter un camp, nous avons du faire un cercle avec les chars.
La surveillance a été renforcée et les gardes doublés. On sait jamais, des renforts trolls pourraient nous tomber dessus pendant la nuit.
Nous avons fini la journée avec une oraison funêbre pour Sitag Redbeard, du clan Redbeard, qui est tombé vaillamment au combat en emportant 18 Trolls avec lui. Un vrai héros, son dernier combat passera à la postérité grâce à un beau chant de guerre comme nous savons les faire.


Dernière édition par le Mer 9 Nov - 23:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Journal de Grif   Journal de Grif Icon_minitimeMer 9 Nov - 23:47

Jour 17


Au lever du jour, nous avons pu enfin mettre de l’ordre dans le site et monter le camp définitif.
On a établit un petit dépôt à côté du site, où on pourra entreposer les chars, les machines volantes et tout le matériel. Grâce à l’habileté de nos mineurs et ingénieurs, le garage en pierre a été édifiée en quelques heures. Un vrai record ! D’habitude ce genre d’édifice met plusieurs jours a être construit (mais il y a moins d’ouvriers dessus, c’est vrai).
Le camp possède deux grandes tentes. La première pour le commandement et l’administration, la deuxième pour le laboratoire des chercheurs. A côté on trouve un entrepôt (que nous avons construit en bois, en attendant de le faire en pierre) pour le matériel à usage fréquent (pioches, pelles, pétrole…) et une réserve souterraine abritant les explosifs. Les cuves à pétrole sont disposées tout autour du site, afin de pouvoir se ravitailler de presque n’importe où.
Tout autour des deux grandes tentes sont disposées les tentes du personnel. Il y en a une bonne cinquantaine car la plupart des tentes hébergent plusieurs personnes. J’ai monté la mienne à proximité de la garnison, afin de pouvoir joindre mon char le plus rapidement possible en cas d’attaque. Il n’y a que Hrowaka et moi dedans. Les autres pilotes ont fait de même. Nous avons ainsi un petit camp dans le grand camp que très vite les gens ont appelé « la tannière des pilotes ». Les mineurs et les ingénieurs se sont placés de l’autre côté du dépôt, pas loin de l’entrée de la galerie que nous avons découverte hier.
En parlant de galerie, hier soir une troupe de soldats est allé jeter un œil afin de vérifier qu’il n’y a pas de menace à l’interieur, puis ils ont été imités ce matin par les mineurs qui voulaient estimer la solidité de la galerie. D’après ce que j’ai entendu, il faudra consolider une bonne partie de l’entrée. La pierre est facile à découper, on devrait pouvoir prolonger la galerie. Des restes de murs titans ont été retrouvés sur des parois et un peu en dehors, ce qui signifie que cette galerie qui a servi d’abri aux Trolls est probablement un accès à Ulduar.
Nous verrons bien avec le temps. Les mineurs et archéologues qui vont travailler sur le site sont des anciens d’Uldaman, ils sont mieux préparés que quiconque à ce qui va faire surface.

Afin d’avoir une meilleure vue de l’ensemble du site et trouver d’autres galeries, les machines volantes ont été lancées après le repas. Certaines en ont aussi profité pour faire un tour de reconnaissance à quelques kilomètres afin de vérifier qu’aucune armée ne se dirige vers nous.
Pour être honnête, bien que le voyage fut long et pénible, et que nous ayons eu souvent à nous battre, je trouve que nous nous en sommes bien sortis jusqu’ici. Soit nous avons eu beaucoup de chance, soit ce n’est qu’un avant-goût du pire qui reste à venir. Qui vivra verra.

Vu que je n’ai pas grand chose à faire (on m’a refusé l’accès à une machine volante), j’ai fait un petit tour dans le campement pour discuter à droite et à gauche. Les archéologues sont excités maintenant que l’on est sur place. On dirait qu’il ne s’est rien passé avant pour eux !
C’est là que je vois que je ne suis qu’un érudit de poche. Je m’intéresse à toutes ces choses, mais je ne suis pas aussi passionné que ces archéologues. Peut-être parce que je suis moins fou ou plus serein qu’eux (et vous connaissez pourtant mon caractère tempétueux !). Je suis polyvalent disons. Ce qui fait que je ne suis pas trop mauvais à tout, mais que je n’excelle pas dans un domaine en particulier.
Maybelle a trouvé un corps de Troll intact (probablement un de ceux que j’ai grillés hier). Elle a passé la journée a le disséquer et à l’étudier. Je ne suis pas resté longtemps sous la tente. Je ne suis pas du genre sensible en ce qui concerne les cadavres, mais la voir jouer avec les organes ça m’a vite écoeuré. J’aurai pas cru qu’une femme comme elle ait ce cran.
Le vieux Ben a monté un petit hôpital de fortune. Ils sont en tout 10 médecins à officier dedans. Lorsque je suis passé, ils étaient en train de finir de soigner les blessés d’hier. Il y a eu pas mal de coupures et de plaies ouvertes, mais un peu de fil a suffi à tout refermer. L’avantage, lorsqu’on est Nain, c’est qu’on a tellement d’alcool dans le sang que les plaies finissent par se désinfecter toutes seules !
Je me demande si ce n’est pas de là que vient cette histoire à propos de notre forme de pierre. Les humains pensent que nous pouvons nous changer en statues vivantes, ce qui nous rend insensibles aux maladies et poisons, ainsi que plus résistants aux blessures. C’est pas faux dans un sens, car nous sommes bien immunisés à bon nombre de ces fléaux qui font des milliers de morts chaque année et nous avons la peau dure, mais nous ne pouvons pas prendre la consistance de la pierre. Sinon à quoi bon porter une armure hein ?
Nous avons gagné notre chair au détriment de la pierre, il y a des millénaires. Je ne vois pas comment ça pourrait s’inverser.

Les chars subissent une révision. Ils ont beaucoup été utilisés ces derniers jours, ce qui fait qu’il y a pas mal de petites réparations à faire ponctuellement. Un moteur à recalibrer, une durite à remplacer, un évacuateur de potentiel à déboucher, une fissure à combler…
Du moment que ce n’est pas une pièce trop grosse qui se casse, la machine est toujours utilisable.

Les machines volantes sont revenues au milieu de l’après-midi. D’après leurs rapports les Trolls, le Fléau et la Horde ont décidé de nous laisser tranquille. En tout cas il n’y a aucun signe d’eux sur une dizaine de kilomètres à la ronde. Mais jusqu’à quand ?
C’est bon de savoir que nous allons peut-être avoir quelques jours de répit.
Le groupe qui était chargé d’étudier le site en hauteur pour trouver d’autres accès nous a rapporté une nouvelle intéressante. Apparemment, la montagne au pied de laquelle nous nous trouvons (et vers l’intérieur de laquelle la galerie se dirige) semble être une création artificielle. Ils ont repéré pas mal de signes le laissant penser. Des arrêtes trop régulières, des angles pas naturels, des formes concaves sous la neige…
S’ils ne se trompent pas (et je pense qu’ils ne se trompent pas), alors Ulduar est juste devant nous, attendant d’être exhumée. Si la montagne est vraiment Ulduar toute entière, alors nous allons probablement devoir passer des années à la révèler entièrement. Ca me semble très incertain à faire tant que Northrend ne sera pas débarassé de toute menace. Peut-être même qu’il faudra bâtir une cité entière à proximité afin de rendre l’exhumation réalisable.
Mais nous n’en sommes pas encore là.

Les mineurs ont commencé à étayer la galerie avec des poteaux et des poutres en bois. Ils progressent assez vite. La galerie semble être artificielle, c’est peut-être pour ça qu’il n’est pas difficile de la consolider.
Demain ils poseront les premiers rails pour les chariots d’extraction et les machines à creuser entreront en action. Le chef des Mineurs pense que le bouchon que l’on a trouvé au fond de la galerie (qui s’étend sur 200 mètres quand même) n’est qu’un éboulis. On devrait donc à priori déboucher sur la suite de la galerie assez vite. En revanche, renforcer la galerie risque de ralentir la suite de l’exploration.

Après ça, je suis allé faire un petit tour dans les environs avec Hrowaka. Elle semble retrouver ses marques, la neige et la forêt sont ses élèments. Je n’aurai plus le soucis de la nourrir en tout cas, à partir de maintenant elle saura se débrouiller sans moi.
La forêt qui nous entoure semble inhospitalière. Non pas qu’elle soit moche ou lugubre, mais quand on est dedans, on a l’impression de ne pas être le bienvenu. Peut-être que c’est juste une mauvaise impression que j’ai.

La nuit tombe. Je ne vais pas tarder à me lever de la pierre sur laquelle je suis installé depuis un moment et depuis laquelle je vous écris. J’ai une belle vue d’ici, je vois le site, une partie de la montagne et la forêt qui s’étend en-dessous de moi. Je me demande à quoi ça ressemble sans neige. A mon avis ça doit ressembler assez à Loch Modan. Vu que la neige et le gel occupent ce continent 10 mois sur 12, il y a peu de chances que je vois un jour ce paysage « estival ».

Je vous laisse pour le moment. Bonne soirée ou bonne journée à vous !


PS : Je ne suis pas sûr mais il me semble qu’hier je me suis trompé en vous envoyant ma lettre. Dans le doute, je l’ai renvoyée aujourd'hui. Mes excuses si vous l’avez en double. C’est toujours mieux que rien, pas vrai ? A demain !
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MessageSujet: Re: Journal de Grif   Journal de Grif Icon_minitimeJeu 10 Nov - 21:42

Jour 18


Je pensais qu’une fois établis on pourrait faire la grasse matinée, et bien je m'étais fourré le doigt dans l’œil. Aujourd’hui nous allons créer une barricade sur un large périmètre autour du camp et commencer l’excavation à partir de la galerie.
Pour la barricade, nous avons coupé les arbres encore debouts dans le site. Ca permet également d’avoir un terrain dégagé, ce qui facilite les communications et la circulation à l’intérieur du camp.
Nous avons d’abord réaménagé la tranchée que nos chars avaient creusée il y a deux jours en bombardant les Trolls. On l’a consolidée, égalisée, puis nous avons planté les arbres (dont on avait enlevé toutes les branches, elles serviront pour faire du feu). Le tout a été solidifié avec de la neige concassée. C’est pas grand chose, mais en attendant d’avoir mieux c’est toujours ça de gagné question sécurité.
Avec le temps, nous créerons une carrière efficace (grâce aux excavations) qui nous permettra d’avoir un solide rempart en pierre et des habitations en dur, car les tentes ça s’use plus vite qu’on le pense. Et puis nous sommes là pour un bon moment, alors autant nous aménager un bon camp de base.

Une fois cela terminé, chacun est retourné vaquer à ses occupations. L’équipe de mineurs est allé dans la galerie. Ils sont parvenus à consolider les parois friables et à repérer les pierres porteuses qui ne devront donc jamais être touchées. Les rails furent posés relativement vite. Quelques lumières à intervalles réguliers et on a un vrai tunnel !
En fin d’après-midi la foreuse a été posée. C’est une grosse machine dotée d’une tête aux nombreuses dents aiguisées disposées en cercles. La tête pivote à grande vitesse et la pierre est râclée. Les limailles de pierre et les petits gravats sont ensuite projetés dans une petite chambre métallique et déversés à l’arrière de la machine. Là ils tombent sur un petit tapis roulant et finissent au sol loin derrière la machine. Après il suffit de tout ramasser avec une pelle et de mettre ça dans un chariot. Le chariot est acheminé le long des rails et les gravats sont évacués à l’extérieur. En général on fait de la poudre avec la pierraille extraite (à condition de trouver du soufre ou du salpêtre avec lesquels mélanger la pierre).
D’habitude, la machine est utilisée uniquement pour forer les pierres les plus dures. Pour les autres pierres, on taille à la pioche, afin d’obtenir des cubes de pierre qui serviront à la construction. C’est ce qu’on appelle la pierre de taille.
Pour cette fois, nous avions juste besoin de percer le bouchon de pierre qui obstruait le tunnel. C’est pourquoi on a eu recours à la foreuse, afin que ce soit rapide. Piocher était possible, mais ça aurait été trop long. Quand aux explosifs, ils ne sont à utiliser que pour creuser de grandes chambres ou si la roche est trop dure même pour la foreuse (comme du granit par exemple).
La foreuse est installée juste devant la paroi. Elle est solidement fixée au sol ce qui fait qu’elle ne bouge pas, quoi qu’il arrive. Seule la tête s’avance, car elle est placée sur un bras articulé qui effectue un mouvement lent mais ferme vers l’avant (c’est pour ça que la foreuse creuse, sinon elle ne ferait qu’égratigner la surface jusqu’à ne plus l’atteindre).
Je précise qu'il faut absolument se doter de lunettes de protection. On n'est jamais à l'abri d'un éclat !

La foreuse est entrée en action et a fonctionné pendant une heure complète. Nous déblayions les gravats au fur et à mesure. Nous avons réussi à remplir deux chariots entiers. Puis la foreuse a tourné dans le vide. On avait atteint l’autre côté ! La foreuse eu droit à un hourra général et les derniers pans de roches furent enlevés à la pioche et à la pelle.
Une fois que l’accès était entièrement déblayé, nous avons fait passer des lampes pour éclairer l’autre côté. Apparemment nous avions trouvé une salle de très grande taille car la lueur de nos lampes ne parvenait pas à éclairer les murs. Par chance, le sol était au même niveau, ce qui nous permit d’y aller une fois que l’entrée fut consolidée par des étais.

Une fois dans la salle, quelques tests acoustiques nous permirent d’estimer les dimensions avec une exactitude proche de la réalité. C’est un procédé très simple : on lance un son dans une direction et on mesure le temps entre son envoi et son retour. Si on a un écho, c’est que l’obstacle le plus proche est à 11 mètres. On appelle ça l’écho franc. Après, il suffit de calculer la longueur de l’écho pour savoir la distance. Tout ça est possible parce qu’on connaît la vitesse du son. Bon bien sûr, suivant l’environnement, le son se déplace plus ou moins vite, mais bon, on fait avec les moyens du bord.
Hum.
Revenons à cette salle.

De toute évidence, la salle était scellée depuis très longtemps. Il y avait des champignons mais pas autant qu’on peut en trouver dans des grottes possèdant un accès à l’air libre. Pas de traces de vie animale (même pas d’insectes). L’air était lourd et sentait le renfermé.
En avançant à tâtons, nous marchâmes sur des poteries brisées et des bouts de statues. En amenant plus de lampes, nous vîmes que le sol entier était jonché d’objets divers, tous en miettes. Nous nous rendîmes compte également que le plafond s’élevait à au moins 8 mètres de haut. La salle devait mesurer quelque chose comme 20 mètres sur 30 mètres. Les murs étaient plus ou moins lisses et aucune brêche ou porte n’était visible.
Ce fut la déception. Nous avions mis à jour un dépotoir Titan et non pas une entrée à Ulduar… Les archéologues sortirent dépités. Quel dommage !
Un mineur suggèra de tester la solidité des murs, afin de trouver une autre galerie, mais son idée ne reçut pas bon accueil. Beaucoup trop de surface à tester ! Il faudrait un temps fou. Un temps que nous n’avons pas forcèment.

Une fois dehors, chacun regagna d’un pas lent sa tente. Le repas du soir fut morne et peu de monde parla.

J’ignore ce que nous allons faire maintenant. Peut-être suivre le plan de départ, qui consiste à éprouver la pierre à certains endroits de la paroi rocheuse et trouver l’endroit le plus friable pour le creuser. En minant en suivant la pierre la plus friable, on devrait finir par tomber sur une galerie. Les explosifs seront de la partie.

Bref ce n’était pas une journée trépidante. J’espère que demain le moral des mineurs et archéologues remontera. On ne va pas laisser tomber à cause d’un bête petit échec ! Et puis tout n’est pas perdu. Ce dépotoir nous permettra quand même d’en apprendre plus sur les Titans, leur façon de vivre et leur quotidien. Un proverbe Kobold dit : « La meilleure façon de connaître une personne sous toutes ses coutures est d'étudier ses déchêts». Ne me demandez pas par contre comment j’ai appris ce proverbe.
A méditer.
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MessageSujet: Re: Journal de Grif   Journal de Grif Icon_minitimeVen 11 Nov - 20:59

Jour 19


Nous nous sommes réveillés dans le plus grand des froids ce matin. Pendant la nuit il y a eu un gel monstrueux qui a complètement recouvert le campement entier d’une couche de givre tenace. Après une dizaine de chutes sur le verglas, nous avons réussi à nous rassembler au dépôt afin de sortir les projecteurs de feu. Ces engins qui se fixent sur le dos permettent de projeter à plusieurs mètres une substance inflammable qui brûle pendant un moment. C’est une invention récente (gobeline…) encore à l’essai. Pour vous décrire la chose, vous qui n’avez jamais vu un tel engin, il vous faut vous imaginer 5 mages canalisant un puissant sort de feu persistant dans la même direction.
Grâce à ce projette-feu nous avons pu rendre le sol pratiquable tout autour du camp et dans les allées principales. Le bon point c’est qu’en ayant mis le sol à nu, la neige ne gêne plus nos déplacements. C’est pas qu’elle était vraiment gênante en fait (sinon nous l’aurions fait plus tôt), mais nous gagnons ainsi un peu plus en efficacité.
Pour redonner leur souplesse aux tentes, nous avons du faire des feux à proximité (utiliser le projette-feu aurait tout fait brûler).
Les cuves de pétroles n’ont pas été affectées par le gel. En cas de températures excessivement basses le pétrole se glace. Le climat de Northrend ne nuit pas au pétrole (sinon nos chars n’auraient jamais pu rouler), mais comme on peut le constater aujourd’hui le gel peut être encore plus violent. Et du liquide qui gèle, c’est un liquide qui devient solide en occupant bien plus de place que ce qu’il occupait à l’état liquide. Et ça signifie une chose : explosion du contenant. Nos cuves ont été conçues pour permettre au liquide une certaine souplesse dans son volume, mais le gel peut facilement fendiller les cuves et faire sortir le pétrole. Au final, c’est la cuve entière qui est fichue et le pétrole est inutilisable (car s’il est réchauffé sans s’enflammer, il s’enfuit dans le sol par tous les interstices du réservoir).
Bon, comme je l’ai déjà écrit, par chance les cuves n’ont pas été atteintes par le gel. Nous les avions apparemment suffisamment enfouies. Par précaution, nous allons rajouter un appentis au-dessus des accès. Ca empêchera l’eau de couler et de geler dessus.

Les chars ont également été épargnés. Mais cette fois la chance n’y est pour rien, nous avions construit le dépôt de sorte à ce qu’il soit parfaitement étanche. Même si Northrend était engloutie, notre dépôt resterait imperméable (jusqu’à une certaine limite de pression due à la profondeur bien entendu).

Allumer les feux ne fut pas aisé non plus. Le bois avait gelé et il était complètement trempé une fois réchauffé par friction. Nous avons du utiliser des bûches de combustion, un matériau rare et onéreux que nous gardons en stock pour les cas extrêmes. D’après les ingénieurs, ces bûches pourraient se consumer même en plein blizzard. Je ne sais pas si c’est vrai, mais les feux ont bien tenu malgré le gel en tout cas.

La galerie n’a pas souffert du gel. Les étais ont tenu bon et les rails n’ont pas été déformés.
J’ai profité de cette inspection pour observer plus attentivement la salle que nous avons mise à jour hier. A la lueur des nombreuses lampes disposées par les archéologues je pus ainsi voir en détail toute la salle et les débris omniprésents.
C’est la première fois que je vois une telle décharge de poteries brisées et de débris d’objets familiers. Des assiettes, des cuillères, des jarres, des tasses… Tout ça d’assez grande dimension pour que même un Tauren ait du mal à s’en servir.
La répartition des débris ne semblait pas suivre une logique particulière. On dirait que tout a été jeté comme ça.
En revanche, j’ai fait des découvertes assez intéressantes.
J’ai trouvé un cube de bonne taille, découpé de 9 carrés sur chacune de ses faces. En manipulant l’objet, j’ai pu voir que chaque colonne de carré était déplaçable sur toutes les surfaces du cube. Très étrange ! En grattant les moisissures j’ai vu que les carrés étaient colorés. Je ne comprends pas du tout l’usage de ce cube à faces mobiles. Je l’ai empaqueté, en attendant de l’envoyer à une connaissance à moi à Ironforge. Rubbik a toujours été passionné par ce genre de choses. J’espère qu’il saura en faire un bon usage.

J’ai ensuite trouvé ce qui semble être les restes d’un parchemin. L’état de décomposition était trop avancé pour en tirer quoi que ce soit hélas. Je l’ai amené à l’équipe chargée de la restauration des objets antiques. Avec un peu de chance on pourra en tirer quelque chose.
J’ai eu beau fouiller, je n’ai pas retrouvé d’autres rouleaux de parchemin. Quelques tablettes gravées, mais c’est tout.
Ces tablettes sont couvertes de runes titans. Je parle un peu cette langue, aussi j’ai pu rapidement décoder quelques mots : « Khaz’goroth » (un classique, tous les Nains connaissent ce nom et savent le déchiffrer), « monde », « étoile » et « Azeroth ».
L’équipe des archéologues se chargera de retranscrire le reste.
Elle vint d’ailleurs me rejoindre peu de temps après cette découverte. Ensemble nous avons entrepris de classer tous les débris par genre ou utilisation.
On a ainsi fait une pile pour les couverts, une pour les statues et statuettes, une pour les objets communs (bancs, bibliothèques…) et une pour les objets écrits (tablettes et autres).
Ce travail nous prit la journée entière. Le nombre d’objets différents est incroyable. On dirait que quelqu’un a mit à sac tout Uldaman et caché son butin ici de façon peu soigneuse.
L’un des archéologues suggèra d’étiquetter toutes nos trouvailles, comme le veut la procédure. Mais vu la montagne de travail, nous avons renoncé avant même de commencer.

Alors que je m’étirais en baillant, mon regard s’arrêta sur le plafond. Je restais figé un moment dans cette étrange position, fixant sans sourciller ce que je venais de voir.
Les autres nains m’observaient curieusement et finirent par regarder dans la même direction que moi. Copperflint coupa le bref silence qui s’était installé :
« Par ma barbe et celle de ma grand-mère ! Pourquoi ne l’avons-nous pas vu plus tôt ?! »
Il y avait au plafond une ouverture circulaire d’où semblait partir une cheminée. On ne pouvait pas voir où elle menait, car les lumières n’éclairaient pas assez loin.
« Apportez-moi tout de suite un échafaudage ! » hurla le vieil archéologue.
En une demi-heure nous avions construit une structure nous permettant d’accèder à la cheminée. Etant donné que le plafond se situe à 8 mètres de hauteur, je vous laisse deviner la taille de la chose !

Les responsables de l’expédition vinrent constater eux-mêmes la cheminée. Il fut alors décidé d’envoyer une expédition de quelques nains afin de voir où cette cheminée menait. Des volontaires furent demandés et je me proposais. Personne ne vit d’objection à ce que je m’en occupe. Je choisis deux mineurs et deux archéologues parmis les plus robustes afin de constituer mon équipe.
Cependant, vu l’avancement de la soirée, cette expédition ne pourra partir que demain matin.

En rentrant au campement, je surpris trois mineurs discuter. Apparemment, cette découverte ne les réjouissait pas. En effet, comment miner dans un conduit pareil ? Déjà il était impossible de pouvoir monter quoi que ce soit à moins de créer une immense passerelle. Une telle construction prendrait toute la place de la salle et empêcherait tout travail au plafond (comment peuvent être évacués les gravats ? en plus ils risquent de tomber sur la passerelle et de la détruire). Quoi qu’on trouve dans ce conduit, on ne pourrait pas l’exploiter. A moins de creuser depuis l’extérieur de la montagne, mais vu la profondeur du conduit, ça prendrait des semaines d’arriver jusque là.
J’ai laissé là ces grincheux à leurs réflexions et regagné ma tente.
Demain je vais peut-être faire la découverte qui sauvera ou condamnera l’expédition à Northrend. Ca me rend nerveux. Encore heureux que je ne sois pas claustrophobe !

Excusez-moi pour ce soir, je dois préparer mon équipement et m’assurer que mes équipiers font de même. Ensuite nous discuterons de la façon dont nous allons nous engager dans ce boyau et de ce que nous devrons faire dedans. Et également prévoir tout ce qui pourrait arriver, de l’éboulement au-dessus de nos têtes à la poche de gaz (qui, comme chacun le sait, monte), en passant par la chute ou la rencontre avec des araignées cavernicoles.

Je vous ferais un rapport détaillé de notre escapade demain si tout se passe bien.


PS : J’ai appris que La Souris s’était mariée. Félicitations à elle ! Elle devait être ravissante dans sa robe. Tous mes vœux de bonheur !
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MessageSujet: Re: Journal de Grif   Journal de Grif Icon_minitimeDim 13 Nov - 1:12

Jour 20


Très tôt ce matin nous avons réuni l’équipement que nous allons emporter dans le boyau. Nous avions emmené des cordes (plusieurs dizaines de mètres de longueur par personne), des mousquetons, des piolets, un baudrier pour chacun et deux en plus, des sac à dos contenant de l’eau et des provisions pour plusieurs jours (sait-on jamais), des lampes en très grande quantité, de la dynamite, nos fusils, de la poudre, des munitions, des masques respirateurs (en cas de gaz ou de poussière) et enfin divers instruments de mesures.

Nous avons eu droit à un copieux petit déjeuner et aux encouragements chaleureux de l’équipe. A les voir, on pourrait croire que nous partons faire un voyage sans retour !

Nous nous sommes engagés dans la galerie, précédés par l’équipe des mineurs et suivis de près par une partie des autres membres de l’expédition (ceux qui n’ont pas de poste à garder dans le campement).
Nous avons gravi la structure touchant le plafond, assez difficilement à cause de nos sacs. Une fois en haut, nous avons hissé le plus léger de nous 5 afin qu’il puisse mousquetonner la paroi. L’entreprise ne fut pas facile mais on a pu établir un bon départ.
On a ensuite tiré à la courte paille pour savoir qui serait le premier de cordée. C’est une lourde responsabilité, il faut être capable de trouver les meilleures prises pour grimper et les meilleurs emplacements pour fixer les mousquetons. Ensuite, on s’encorde au mousqueton et on progresse en hauteur. Et ainsi de suite. Le plus dur est de rester accroché à une main, le temps de prendre le crochet et de mousquetonner à la paroi. C’est pas aisé !
Le risque est que la chute peut être catastrophique. En effet, un premier de cordée n’est pas assuré en hauteur. La corde n’est attachée qu’en-dessous de lui, par son dernier mousqueton. Ce qui fait que s’il chute, il tombe de toute la hauteur du mousqueton plus l’équivalent en corde ! Le choc contre la paroi peut assomer voire tuer, avec le risque de décrocher le mousqueton dans la chute et d’entraîner tout le monde vers le bas. Bref, vous voyez le genre.

Tout ça pour dire que nous dépendions tous du premier de cordée, un jeune Nain répondant au nom de Dorn. Du peu que je sais de lui, c’est une sorte de casse-cou amateur de sensations fortes dont les exploits ont fait la fierté comme la honte de la Ligue des Explorateurs. Je n’ai guère confiance en les jeunes en général, mais je pense qu’avec lui en première de cordée tout devrait bien se passer. Par précaution, je me suis quand même mis en deuxième position, juste après lui donc. En-dessous de moi vient Gina, une archéologue assez sportive dont le hobby est de se suspendre le long des murs Titans afin de faire des relevés crayonnés. Après elle se trouve Rawhammer, Rawie pour les intimes (à défaut de connaître son prénom), un mineur qui a contribué à l’élaboration de la moitié des mines de l’Alliance au cours des 30 dernières années. Un vieux de la veille, un peu comme moi. Et en dernière de cordée vient un soldat du nom de Stowir. Je ne le connais pas bien, mais faut dire que c’est le genre taciturne et réservé, donc peu enclin à discuter (et surtout pas de lui). Je l’ai choisi parce qu’il m’a l’air sérieux et efficace. Je pense, et j’espère avoir raison, qu’il saura réagir promptement en cas de coup dur et garder la tête froide lorsque nous serons tous en train de paniquer comme des mômes, si ça devait arriver.

Dorn a commencé l’ascension, plaçant les mousquetons du mieux qu’il le pouvait. Je m’assurais après lui que tout était bien enfoncé et donnais quelques petits coups de piolets (avec le côté plat, bien entendu) pour enfoncer les crochets qui en avaient besoin. Après moi, Gina accrochait les lampes à intervalles réguliers (à peu près tous les deux mètres).
On a grimpé ainsi pendant deux bonnes heures. J’avais commencé à compter les crochets mais j’ai fini par perdre le fil. Par chance, Gina avait compté les lampes et m’assura en avoir placé environ soixante. Ce qui nous donne environ cent-vingt mètres d’escalade.
Le boyau au-dessus de nous continuait sans fin. Je commençais à me demander si nous n’allions pas finir par grimper ainsi toute la montagne. Au bout d’un moment, j’entendis Rowie crier mon nom.
« Grif ! Je sens de l’air ! »
« De l’air ? Je ne sens rien moi, tu es sûr ? »
« Crois donc un vieux mineur ! »
Je demandais alors à Dorn de se mousquetonner sur place, afin qu’on puisse tous s’arrêter. C’était la première pause que nous faisions une halte, j’étais tellement concentré sur ma tâche que j’avais négligé de ménager mon équipe en faisant des pauses. Je notais mentalement ça dans un coin de ma tête afin de ne plus refaire l’erreur à l’avenir.
Gina fit passer une torche à Rawie afin qu’il inspecte le boyau autour de lui, dans le but de trouver l’arrivée d’air. Après une longue inspection, ce dernier hocha négativement la tête.
« Ca doit venir de plus haut, essaie donc Gina ! »
La jeune femme essaya à son tour, baladant lentement la torche le long des parois, à la recherche du moindre vacillement de la flamme.
« Je l’ai ! C’est une petite fissure ! »
« Tu vois quelque chose ? » lui demandais-je
« Non, mais la roche est friable, on devrait pouvoir élargir l’ouverture »
« Très bien, remontons afin que Rawie puisse s’en occuper. »
Dorn repris l’ascension et s’accrocha plus haut. Rawie était placé pile en face de la petite fissure que Gina avait localisée.
« Hé Stowir, mets ton casque vieux, tu vas recevoir une pluie du genre pas agréable ! »
Suivant la recommandation du mineur, le soldat mit son casque, ce qui le protégea des chutes de poussière et de gravats générées par les coups de piolet.
Au bout de vingt minutes d’acharnement, Rawie parvint à creuser un trou assez large pour faire passer une lampe à l’intérieur. Le souffle d’air s’était accru, la torche vacilla dangereusement mais tint bon.
« Je pense que nous devrions aller par là, Grif ! » me cria Rawie.
« Très bien, on va monter. Prépare une faible dose de dynamite, Rawie. Stowir, tu placeras la charge et tu monteras au niveau de Rawie. Ensuite accrochez-vous bien ! »
Nous nous executâmes et la petite explosion creusa la brêche. Désormais, nous pouvions nous engager dans le boyau latéral, ce que nous fîmes, non sans mal.
Le petit boyau se prolongeait en ligne droite sur une très courte distance puis formait un coude vers l’est. Nous étions condamnés à ramper, faisant passer la terre qui nous tombait dessus aux personnes derrières. Mesdames et messieurs, je vous présente les Nains-Taupes !

Je vous épargne la suite. Nous avons rampé pendant un long moment, au point que nos vêtements au niveau des coudes et des genoux commençaient à s’user.
Puis nous avons débouché dans une salle de grande taille. Apparemment nous avions emprunté un conduit d’aération. Les constructions souterraines de ce genre en sont truffées. Je suis sûr que nous en avons passé plusieurs lors de notre ascension et que nous aurions pu en trouver d’autres plus haut.
Nous déroulâmes des cordes vers le sol (situé 6 mètres plus bas) et nous laissâmes tomber en rappel sur le sol dallé.
La pièce était de taille moyenne, tout en pierre. Il y avait des bancs et des meubles en tout genre, des tapisseries en bon état et quelques poteries. Ca ressemblait à une chambre Titan tout ce qu’il y a de plus classique.
Gina disposa des lampes un peu partout et alluma les brasiers déjà existants. Nous étions de toute évidence parvenus à pénêtrer dans Ulduar !
Nous nous congratulèrent et Dorn ouvra une bouteille de mousseux pour fêter ça. J’écrivis une brêve note que Rawie amena jusqu’au puits de départ et laissa tomber dedans. Les membres de l’expédition restés en dessous apprendraient ainsi notre découverte et sauraient que tout va bien pour nous.

La journée aura été éprouvante. La salle dans laquelle nous sommes est fermée par une porte massive. Nous allons prendre une bonne nuit de repos puis nous continuerons notre exploration d’Ulduar dès demain matin, avec comme objectif principal de trouver un accès vers l’extérieur, que l’expédition pourra exploiter.
Stowir insista pour qu’on établisse des tours de garde. Histoire de ne pas créer de tensions, je lui donnais mon feu vert. Il prend le premier quart et je prendrais le second.
Je vais donc profiter de mon tour de repos un maximum.
Bonne nuit à vous !
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MessageSujet: Re: Journal de Grif   Journal de Grif Icon_minitimeDim 20 Nov - 16:03

Jour 21


Il n’y a eu aucun incident cette nuit. Cette salle est silencieuse comme une tombe, ce qui fait que nous avons dormi comme des bébés (et au chaud en plus). Par contre à notre réveil, ce silence devint oppressant. Heureusement nous ne sommes pas restés longtemps dans la pièce.
Peu après notre réveil (je ne saurai dire l’heure étant donné que le soleil ne filtre pas jusqu’ici) nous nous sommes mis au travail pour ouvrir les portes titanesques qui nous bouchaient l’accès au reste de la cité.
Nous nous sommes mis en ligne contre un battant et nous avons poussé de toutes nos forces. Nos pieds glissaient sur le sol alors que nous tentions de forcer la porte, mais elle ne bougeait pas.
Nous forcâmes encore plus, usant nos épaules contre la pierre. Imaginez cinq Nains poussant de toutes leurs forces ! C’est largement suffisant pour retourner et pousser un char à vapeur sur une longue distance.
Mais rien n’y faisait, la porte restait immobile.
Nous finîmes par nous assoir à même le sol, complètement épuisés.
« Il va falloir utiliser les explosifs » suggèra quelqu’un.
« Non, la pièce est trop petite pour que nous puissions nous mettre à couvert. Et si les portes tombent, on risque de rester coincés en dessous » répondit notre mineur après un court moment.
Je jetais un œil à la porte. Elle devait bien mesurer 5 mètres de haut sur 3 de large. Deux anneaux étaient positionnés à mi-hauteur. Alors que je contemplais les motifs sculptés dans le chambranle, un rire aigu monta à côté de moi.
Gina était morte de rire. Les autres la regardaient avec un mélange d’amusement et d’agacement.
« Peut-on savoir ce qui t’amuse ? »
« Vous allez voir ! »
Elle se leva, prit une corde et y attacha une tête de pioche. Elle fit tournoyer le tout et le lança en direction de la porte. La tête de pioche passa par un anneau et retomba au sol, la corde toujours passée à travers le cercle de métal. Gina poussa un petit cri de victoire et nous tendit la corde.
« Allez-y, tirez ! »
Dorn me regarda stupédait puis me lança un rictus amusé lorsqu’il comprit. Moi je me sentais con. Nous prîmes la corde et nous tirâmes de toutes nos forces… Et la porte s’ouvrit vers nous.
« Qu’auriez-vous fait sans une femme ? Vous auriez fini par redescendre par le puits hihihi ! »
Des grommellements montèrent, puis nous ramassâmes nos affaires.
Ah la la… C’est toujours quand la solution est la plus évidente qu’elle est le plus insaisissable. Tirer et non pousser. C’est si idiot ! Gina va devenir insupportable maintenant.

Une fois tout notre barda sur nos dos, nous nous mîmes en route. Derrière la porte se trouvait un couloir aux dimensions encore plus impressionnantes que la salle. Le plafond culminait à une douzaine de mètres (à vue de nez, je ne suis pas allé mesurer), pour une largeur de 6 mètres et une longueur… infinie. Impossible de voir le bout du chemin. Le couloir irradiait d’une lumière blanche mystérieuse. Nous avons éteint nos lampes, on y voyait très bien sans. Et le plus curieux, c’est que la lumière ne donnait pas d’ombre.

Nous marchâmes en suivant le couloir pendant un temps que je suis incapable d’évaluer. Les murs étaient couverts de fresques sur toute leur longueur. Au début nous n’y avons pas fait attention mais nous nous sommes rendus compte au bout d’un moment qu’il s’agissait d’une fresque historique. Il semblerait que l’histoire du monde était gravée dans les murs. Enfin, une histoire très simplifiée et pas toujours décodable. En temps normal nous aurions pris des dessins des fresques mais nous devions absolument trouver une issue viable avant. Cela faisait également plus de 24 heures que nous étions dans Ulduar, les autres devaient s’inquiéter. Nous n’avons donc pas observé attentivement la fresque, pensant que nous aurons tout le temps de le faire dans un futur proche.

Nous finîmes par tomber sur un embranchement, sur notre droite, dans les mêmes dimensions que le couloir. Celui-ci continuait sur une distance non-mesurable. Nous décidâmes de prendre l’embranchement.
Ce couloir était dénué de fresques, les parois étaient lisses. On apercevait une porte au loin. Nous y fûmes assez rapidement et nous ouvrâmes la porte avec la même méthode que précèdemment.
Derrière la porte un autre couloir nous attendait…
« Mais c’est un vrai labyrinthe ici ! » protestai-je. « Rawhammer, votre instinct de mineur ne vous dit rien ? Il nous serait bien utile ! »
« Non désolé Grif. Si encore je pouvais voir la pierre, je pourrais trouver des indices, mais là… »
Je soupirai et nous nous remîmes en marche.
Des heures durant nous avons erré au hasard dans le dédale de couloirs, nous octroyant une courte pause de temps en temps. Au début nous avons tenté de prendre un plan de notre cheminement, mais les couloirs faisaient tant d’angles, à des niveaux différents, qu’au final nous avons perdu le fil. Pour autant que je sache, nous pouvions nous trouver de l’autre côté de la montagne comme à deux pas de notre campement. Et bien sûr, on avait oublié de prendre une boussole.

Enfin, nous finîmes par tomber sur une porte colossale ornée de deux sculptures de titans portant le linteau. Quelque chose de nouveau, pour le moment nous n’avions passé que des portes simples. Il devait donc y avoir quelque chose de gros derrière. La sortie ?
La porte était dépourvue d’anneaux ce qui fait que nous étions bloqués devant. On tenta d’accrocher des cordes avec de la poix, mais elles ne tinrent pas. On essaya alors de clouer les cordes, mais même chose, les attaches cédèrent à la traction.
Nouveau soupir, nouveau désespoir.
Je vis soudain Gina se lever. Ah non ! Je me levais à mon tour et tout d’un coup j’eu l’illumination.
« Poussons ! » criais-je, à la surprise de tous. Gina avait encore la bouche ouverte, coupée avant même de commencer sa phrase. Chacun son tour ma jolie !
Nous poussâmes la porte qui finit par s’ouvrir, non sans difficulté. Les gonds étaient complètement grippés, nous avons du jouer les acrobates pour aller les lubrifier. Grâce à ça nous pûmes ouvrir tout grand l’ouverture.

Uldaman ! Ou du moins c’était tout comme. Nous étions dans la copie conforme en deux fois plus grand de la salle scellée d’Uldaman, où l’on a retrouvé le Titan Archaedas. Des Terrestres figés faisaient le tour de la salle. C’était la première fois que nous en croisions depuis notre entrée.
Ils étaient en tous points identiques aux Terrestres retrouvés à Uldaman et dans certaines cavernes isolées (ça me fait penser, il faudra que je vérifie à l’occasion cette légende au sujet d’un terrestre hantant une caverne de Stonetalon). Ils étaient inanimés et ne semblaient pas pouvoir prendre vie un jour.
Au milieu de la salle se trouvait un autel imposant dont nous ne pouvions pas voir le sommet. Une autre porte se situait à l’opposée de la nôtre, probablement la salle des trésors, comme à Uldaman.
Après concertation, nous avons décidé de grimper sur l’autel. Autant finir d’explorer entièrement cette salle avant d’en fouiller une autre.

Cordes, grappin, mousquetons, et nous étions hissés au sommet de l’autel. Il y avait assez de place pour que nous tenions tous les cinq sans se gêner.
De là-haut (probablement 5 ou 6 mètres) on avait une vue bien dégagée sur l’alignement des terrestres et la géométrie de la salle. J’observais attentivement leur disposition, afin de trouver un signe ou un code caché, mais il n’y avait rien à en tirer.
« On redescend ? J’ai hâte de jeter un œil à la chambre du trésor ! » me demanda Stowir.
Je fus surpris, Stowir n’avait pas beaucoup parlé jusqu’ici. Est-ce que seul l’or l’intéressait ?
Je donnais mon aval et on commença alors à redescendre.
Je fus le dernier sur l’autel. Et c’est ce qui me permis de faire la plus grande découverte de mon existence (après les sous-vêtements féminins de Kudo).
Alors que je m’apprêtais à fixer la corde sur le socle, je vis une fente en plein milieu. Intrigué, je glissa une dague à l’intérieur. Je sentis des cliquetis sous la pointe de la lame. Une serrure ?
Je pris alors deux pointes effilées et me mis en tête de crocheter ce mécanisme, quel qu’il fut.
Ca me prit dix bonnes minutes. Je fus interrompu deux fois par les autres, qui se demandaient ce que je faisais. Mais je parvins à rester concentré.
Finalement la serrure céda et l’autel s’ouvrit sous mes pieds. Je fus déséquilibré et tomba d’un coup à l’intérieur. Par chance, ce n’était pas très profond, je pus me rétablir sans trop de mal.
L’intérieur de l’autel était illuminé d’une lueur bleue iridescente, mais pas aveuglante. Au centre était disposé un cercle jaune palpitant. Et à l’intérieur de ce cercle, il y avait une gemme rouge, reposant sur un piédestal lui-aussi bleu. Reposer n’est pas vraiment le mot, car elle flottait légèrement à quelques centimères au-dessus du piédestal.
Prudemment, je m’approcha de la gemme. Lorsque je pénêtra dans le cercle un bourdonnement sourd empli mes oreilles et je vis la gemme se déposer délicatement sur son piédestal.
Sous l’effet d’une pulsion, je saisi la gemme et l’attira à moi. Non pas que je sois du genre à raffoler des trésors, mais c’est comme si quelqu’un ou quelque chose avait guidé ma main et saisi la gemme à ma place.
Lorsque mes doigts se posèrent sur la gemme j’entendis une voix caverneuse s’élever tout autour de moi comme à l’intérieur de ma tête.
« Concordances génétiques entre le porteur et la base de donnée principale. L’héritage est prêt à être transmis. Autorisation de réception. Khaz’goroth dun bar Un’gar. »
Toutes les lumières s’éteignirent d’un coup, en même temps que la voix (que j’identifiais comme celle d’un Titan). Je me retrouvais dans le noir, la gemme à la main et la peur au bide. Puis une fente de lumière apparut et je vis une porte se dessiner puis s’ouvrir. Derrière se trouvait le visage anxieux de mes compagnons. Lorsque je sortis de l’autel, la porte se referma immédiatement et on ne put pas la rouvrir (même chose avec le sommet).
Encore sous le choc de cette découverte surprenante, je raconta tant bien que mal ce que je venais de vivre à mes compagnons. Ils semblaient heberlués et excités à la fois. Dorn me donna une sacoche en cuir renforcé.
« Je l’avais amené au cas où on tomberait sur quelque chose de ce genre. Prends-la, elle protégera la gemme de l’extérieur. Elle a été faite par le meilleur artisan du cuir de Darnassus. »
La gemme rentra aisèment dans la sacoche, que je plaça à une chaine autour de ma poitrine.
Je me rendis compte alors que la gemme devenait chaude lorsqu’elle était touchée et froide au repos (en tout cas je ne sentis aucune chaleur en passant ma main au-dessus).

Puis nous montâmes notre bivouac pour la nuit. Nous étions tous trop fatigués pour tenter l’exploration de la chambre du trésor. Nous le ferons demain.
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MessageSujet: Re: Journal de Grif   Journal de Grif Icon_minitimeDim 20 Nov - 16:04

Jour 22


Un grand fracas nous a réveillé ce matin. On aurait dit que le monde entier s’écroulait sur nous. Cependant, impossible de savoir d’où ça venait. Il y eut ensuite un silence lourd durant lequel nous nous observions, à l’affût du moindre bruit.
Puis il y a eut des crépitements, ou bien des multiples petits éclats comme lorsque la pluie tombe sur du verre. Une pluie de gravat ? On aurait dit plutôt qu’une armée de termites se déversait dans un réservoir en métal.
Ca a duré un moment, puis ça s’est tu aussi vite que c’était venu.
Nous étions debout, les yeux grands ouverts. Dorn murmura :
« Fichons le camp d’ici… Cet endroit commence à me ficher la chair de poule. »
« Je suis d’accord. Jetons néanmoins un œil à la salle du trésor avant. » lui répondis-je.
La porte n’était par chance pas verrouillée. Nous avons pu l’ouvrir en la poussant (et après avoir subi les moqueries de Gina pour savoir si on devait pousser ou tirer cette fois).

Quelle ne fut pas notre surprise et notre déception ! La salle du trésor était entièrement vide, si on fait exception de l’immense trou béant en son centre. Il ne restait rien de valeur et le mobilier avait été détruit. Stowir me désigna le socle hologramme où on pouvait avoir une image tridimensionnelle d’un Titan à Uldaman. Si ce socle avait la même fonction il ne servirait plus jamais. Il était éventré, d’étranges cristaux s’échappaient de la rupture et on pouvait entendre faiblement des crépitements à l’intérieur.
Egalement aucune trace de disques, comme ceux de Norgannon. Ce qui était passé par ici avait tout emporté ou tout détruit.
Mais quel est ce « ce » justement ?
Nous nous approchâmes prudemment du trou au sol. Il était assez large pour laisser passer deux Kodos de front et leur permettre d’avoir assez d’espace au-dessus de leurs têtes pour qu’un Tauren puisse s’amuser à se tenir debout sur leur dos.
Les parois étaient étranges. Au départ ça ressemblait à de la pierre machouillée. Je ne sais pas comment décrire cette chose, on aurait dit une sorte de liquéfation de la pierre. Je n’ai vu une telle chose qu’une seule fois dans ma vie, lorsque les coulées de la Grande Forge se déversèrent par accident devant la salle du trône d’Ironforge. La pierre et le métal avaient fondu et en séchant ils avaient formé une sorte de mélasse que nous avons mis une semaine entière à démolir.
Mais là c’était différent, c’est comme si la pierre avait été liquéfiée autrement que par une intense chaleur. Ca semblait mécanique ou artificiel.
Plus bas, lorsque la pierre de taille disparaissait, on pouvait voir un tunnel avec de la pierre grise. Apparemment il s’agissait d’une ouverture sur une grande galerie circulant dans la montagne même.
« Que fait-on ? » me demanda Rawie. « Ce tunnel est malsain ».
« On va voir ? » demanda Dorn à son tour. « Si ça se trouve ça nous mènera à une sortie. »
« Je suis d’accord » ajouta Stowir.
Je me tournais vers Gina.
« Et toi, qu’en penses-tu ? »
« Si les trésors de la chambre ont été emportés par là, alors peut-être qu’on les retrouvera là-dedans. Je suis partante. »
« Allons-y alors. »

Ainsi commença le début de la fin.
Le tunnel s’enfonçait profondèment en ligne droite. Nous n’avions pas de mal à circuler, mais nous évitions de toucher les parois autant que possible.
Après une heure de marche dans ce tunnel irrégulier, j’aperçus une lueur.
« Je crois qu’on approche d’une sortie ! » lançais-je à mes compagnons, qui se réjouirent.
Mais j’aperçus vite que j’avais fait erreur. Et ce que je vis fit naître en moi une profonde terreur.
La lumière était issue de l’abdomen d’un insecte rouge de la taille d’un gros chien, accroché à la paroi.
Un Silithid !!
Pris de panique, je me mis à trembler de tous mes membres. Lorsque les autres comprirent à leur tour, ils se mirent également à paniquer.
Comme je l’avais espéré avant notre départ, Stowir avait su garder le contrôle de lui-même. Alors que je commençais à lorgner vers le côté du tunnel dont nous venions, espérant m’enfuir à toutes jambes, Stowir m’agrippa par un bras et me mit une trempe qui m’envoya à terre et fit vaciller ma vision un moment.
Lorsque je retrouvais mes esprits, Stowir me regardait fixement.
« Merci » lui dis-je simplement. Puis aux autres, que la scène avait momentanèment détachés de la situation actuelle : « Ecoutez-moi. Vous savez où nous sommes. Vous savez donc sur quoi nous risquons de tomber. » Je frissonais. « Il va falloir faire preuve de courage et de détermination. Nous allons suivre ce tunnel et voir où il aboutit. Je veux un maximum de discrétion, ces bêtes sont très sensibles, surtout aux vibrations. Si ça se trouve elles savent déjà que nous sommes là. Aussi nous devons circuler en se faisant le plus petit possible. Si nous y arrivons, alors nous pourrons atteindre l’air libre et avertir l’expédition. Vous êtes avec moi ? »
Ils hochèrent silencieusement la tête. Je fis de même et nous nous mîmes en marche à pas feutré, en rasant et suivant la paroi de droite.

Les bruits que nous avions entendu à notre réveil vinrent troubler le silence de la galerie à plusieurs reprises. Parfois éloignés, parfois proches. A chaque fois, nos cœurs cessaient de battre et le sang se retirait de nos visages déformés par l’effroi. Puis nous nous forcions à rester calme et à continuer.
Au bout d’un moment nous laissâmes derrière nous nos sacs, afin d’être les plus légers possible, au cas où nous aurions à courir. Nous ne gardâmes avec nous que nos fusils, nos munitions, des explosifs et quelques rations.

Alors que nous marchions, Gina poussa un cri et disparu. Dorn qui marchait derrière elle tenta de la rattrapper alors qu’elle tombait dans le trou qui s’était ouvert à ses pieds, mais il échoua.
Nous l’appellâmes plusieurs fois, mais elle ne répondait pas. Le trou semblait profond mais incurvé. Il était probable qu’elle allait bien mais qu’elle ne pouvait pas nous entendre.
Nous n’avions plus nos cordes, et tenter de les retrouver aurait été une perte de temps immense. D’autant plus que nous devions toujours rester un mouvement, les bruits de pas des Silithids se faisant de plus en plus proches au fur et à mesure du temps.
D’un accord commun, nous décidâmes de plonger à notre tour dans le trou. Je fus le premier, vite suivit par Rawie, puis Stowir et enfin Dorn.
La chute était étrange, la paroi était lisse mais couverte de motifs propres aux silithids. On aurait dit qu’on glissait sur la carapace d’un scarabée géant. Pourvu que cette image ne soit pas vrai, me dis-je inquiet durant ma glissade.
Je finis par déboucher par un trou et je fus projeté en avant. J’atterris durement sur le sol. En me relevant, je vis Gina à un mètre de moi. Elle était inconsciente. Apparemment elle avait glissé la tête la première et s’était assomée en débouchant ici.
J’entendis les autres arriver derrière moi et nous fûmes au complet. Gina fut alors ranimée avec un peu d’eau.
De toute évidence, nous nous trouvions dans une couveuse désaffectée. On voyait encore des cocons vides suspendus au plafond. La forme de la pièce était circulaire, sur le même modèle que les ruches de Silithus.
Me remémorant mes lectures, je me souvins que l’Empire des Silithids, après sa défaite contre les Trolls, s’était scindé en deux. Une partie édifia Ahn’Qiraj au sud (l’actuel Silithus) et une autre édifia Azjol’Nerub au nord, à Northrend.
Nous étions donc dans une galerie nérubienne. Je suis assez surpris de voir que malgré le scindement, l’architecture est restée la même. Je pense qu’il en va de même pour les types d’insectes peuplant ces cités.
Bien que la couveuse ne semblait plus utilisée, les couloirs l’étaient toujours. Nous l’apprîmes bien assez vite.

Alors que nous étions en train de nous remettre en route, le bruit stressant qui nous avait accompagné depuis notre entrée dans ces catacombes vint se rappeller à notre bon souvenir. De plus en plus fort.
« En position ! » criais-je.
Nous nous mîmes en position de tir, prêts à recevoir quoi qui puisse arriver du tunnel en face de nous.
Le bruit s’amplifia et envahi toute la pièce. On sentait sous nos pieds les vibrations provoquées par des dizaines (des centaines ?) de pattes d’insectes martelant le sol à toute vitesse.
Et nous les vîmes surgir. Des Nérubiens, au moins deux douzaines. Ils étaient énormes, rien à voir avec les Silithids de Kalimdor. Leur chitine était bleutée, avec des reflets verts. Leurs antennes s’agitaient en tout sens, leurs petits yeux vicieux nous fixaient de leur regard noir insondable. C’était un vrai cauchemar.

Je dois vous avouer quelque chose, je suis arachnophobe. Je n’ai pas peur d’affronter un serpent de mer de 20 mètres de long, mais la simple vue d’une petite araignée sur un mur (et il y en a des centaines à Ironforge !) me glace d’effroi. Je suis pris de tremblements et si je ne mets pas vite une grande distance entre moi et l’insecte c’est la syncope assurée.
Contrairement à une majorité de gens, je ne tue pas les araignées. Ce n’est pas leur faute si elles me terrifient ! Et puis chaque être vivant à sa place dans ce monde. Je respecte ces petites vies, même si elles pourrissent la mienne.
Alors imaginez moi devant une colonne de Silithids ! Je me demande encore comment j’ai fait pour ne pas mourir de crise cardiaque. Peut-être que le danger m’a fait oublier mes peurs.
En tout cas je fis feu en continu, tirant sur tout ce qui bougeait, achevant les Nérubiens blessés, déchiquetant de la chitine ça et là.
Quand la fumée de nos poudres se dispersèrent on vit que tous les Nérubiens avaient été tués. Cependant nous avions fait un boucan de tous les diables et il ne devait s’agir que d’éclaireurs alertés par les cris de Gina durant sa chute. Le reste ne saurait tarder.
Nous avons donc pris nos jambes à nos cous et foncé à travers les couloirs à toute vitesse. De temps en temps nous tombions sur des Nérubiens ouvriers qui semblaient surpris de nous voir. Ils étaient abattus sans ménagement.

Nous étions en sueur et hors d’haleine à force de courir et de descendre les galeries. On tomba à un moment sur une salle grouillant de Nérubiens. Rawie eut l’excellente idée de leur balancer une dynamite à la figure. Cela nous permit d’éliminer la moitié des insectes d’un coup. L’autre moitié tomba sous nos coups de feu. Mais nous n’avions plus beaucoup de munitions.
Galvanisés par la peur et la promesse d’une sortie, nous continuâmes sans nous arrêter. Nous tombions continuellement sur des poches de résistance qui nous ralentissait, ce qui finit d’épuiser nos munitions. Derrière nous, un flot sans cesse croissant d’insectes nous poursuivait. Rowhammer et Stowir balançaient des dynamites, faisant le plus souvent écrouler la galerie derrière nous. Le bruit des Nérubiens en train de gratter, de courir, de s’interpeller et d’hurler de rage était insoutenable. Heureusement que nous avons trouvé une sortie, sinon je crois que je serais vraiment devenu fou.

Par chance il n’y avait pas de Nérubiens à la sortie de la galerie. Je vis après qu’il y avait en fait plusieurs sorties et qu’ils ne nous avaient pas attendus à la bonne. Nous avons eu énormèment de chance. Vu la masse d’insectes qui était postée à la galerie principale, nous aurions été déchiquetés avant même d’en prendre conscience.
Brrr, je suis pris d’une crise de chair de poule rien qu’en y repensant. Je ne souhaite à personne de vivre ce que j’ai vécu, pas même à mon pire ennemi.

Je ne me souviens plus comment nous avons réussi à regagner le campement. Stowir a pris la tête du groupe une fois que nous étions dehors. Il avait du voir que j’étais dans l’incapacité de diriger qui que ce soit. J’ai vraiment bien fait de le prendre avec nous, je lui dois une fière chandelle.
Il nous a guidé à travers les bois, Rawie lui indiquant de temps à autres le chemin. Par chance nous étions sortis qu’à quelques kilomètres du camp de base.

Une fois au campement, nous avons eu droit aux meilleurs soins et à la plus grande attention du reste de l’équipe.
Les autres leur racontèrent ce qui s’était passé. Moi j’étais complètement paralysé. Mes jambes m’avaient lâché à l’entrée du camp, on avait du me transporter à l’infirmerie.
Le vieux Ben s’est bien occupé de moi. Je vais un peu mieux, mais je revois sans cesse les Silithids et il me semble parfois les entendre s’approcher de moi. Ben dit qu’il s’agit d’un traumatisme et que c’est bien normal vu ce que j’ai traversé.
Plus jamais… plus jamais je ne veux voir ces créatures de toute ma vie ! Je crois que je ne survivrais pas à une autre rencontre.

Je suis épuisé, mentalement comme physiquement. Peut-être plus mentalement que physiquement d’ailleurs. Je laisse ma plume pour aujourd’hui. Bonne nuit à vous.
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MessageSujet: Re: Journal de Grif   Journal de Grif Icon_minitimeDim 20 Nov - 16:05

Jour 23


J’ai passé la nuit à faire d’horribles cauchemars. Comme si ce qui s’était passé hier n’était déjà pas assez cauchemardesque !
Je me suis reveillé avec une terrible migraine et des crampes un peu partout. Ben m’a filé une potion dégueulasse qui m’a remis un peu d’aplomb.
J’ai pris un petit déjeuner copieux puis je suis allé retrouver Hrowaka. Je lui avais manqué. La pauvre, elle n’est pas habituée à ce que je parte aussi longtemps sans elle. Les câlins d’une ours c’est quelque chose ! Et puis j’ai l’impression qu’elle ne s’est pas ennuyée tant que ça pendant mon absence, elle se lèche avec insistance le ventre… Héhé on saura bientôt si mes soupçons sont justes.
J’ai ensuite été convoqué pour un débriefing. Les dirigeants de l’expédition et mes équipiers attendaient sous la tente principale. Le débriefing fut classique, on raconta chacun à notre tour ce que nous avons fait et vu. Puis je montra ma gemme à tout le monde.
Le chef des archéologues voulu que je le lui donne. Je le fis à contre-cœur, c’est mon supérieur hiérarchique. Lorsqu’il toucha la gemme, il bondit en l’air comme s’il avait reçu un coup de jus. Il retoucha la gemme et reçut une nouvelle décharge.
On polémiqua un moment pour comprendre pourquoi j’étais le seul à pouvoir la toucher. Certains essayèrent avec un tissu ou du cuir, mais ils furent à leur tour choqués.
Un ingénieur supposa que la gemme avait été synchronisée avec ma signature énergétique, ce qui fait que je suis le seul à pouvoir la toucher. Il s’est ensuite perdu en conjonctures scientifiques que je n’ai pas suivies, par manque d’intérêt.
Il y eut ensuite un débat pour savoir si nous devions ou non exterminer les Silithids, si nous en avions les moyens, ou si nous devions laisser tomber Ulduar puisqu’elle a été déjà pillée par les Silithids. En même temps, ce qui a été pillé peut être retrouvé. Mais il se peut que ce ne soit qu’une entreprise suicide. Et ainsi de suite pendant des heures.

Las, je finis par sortir de la tente de commandement. Je marcha au hasard dans le camp. Mes pas m’amenèrent jusqu’à mon char. Il était lustré et étincellait de mille feux. Je le tapota machinalement de la main, comme on flatte une bête.
J’entendis soudain un hurlement d’alerte en provenance de la barricade. Des gens coururent dans cette direction et j’entendis des coups de feu. Je me joignis au mouvement et escalada lestement la barricade après avoir saisi mon fusil.

Non… Non… NON !!

Les Nérubiens étaient de retour ! Il y en avait des dizaines, peut-être même une centaine, voire plus ! Ils sortaient du bois, martelant le sol de leurs huits pattes, s’approchant de nous à toute vitesse.
« Feu ! Feuuu ! »
Nous nous alignâmes sur la barricade et nous fîmes feu par intermittence. Une rangée tire et pendant qu’elle recharge une autre rangée tire à son tour. On a ainsi un feu continu.
Les Nérubiens étaient fauchés dans leur course, ils ne parvenaient pas à s’approcher à moins de dix mètres. En quelques minutes ils étaient tous morts.
« Bien joué les gars.», cria Brena Strongfist, la chef de la sécurité. « Allez on consolide ces barricades et on apporte les caisses de munition ! Allez ! »
Brena, une Naine taillée dans le roc, n’est pas la chargée de la sécurité pour rien. Elle avait senti venir la bataille. Intuition féminine ou expérience de soldat ?
La barricade fut consolidée par de nouveaux rondins et des plaques de métal. Les issues furent obstrués et on positionna des chars à quelques distances à l’intérieur des murs, afin qu’ils puissent faire feu tout en restant à l’abri.
Je ne me fis pas prier pour entrer dans le mien. L’idée même de voir ces bêtes ramper jusqu’à nous m’était insupportable. Je préfèrais les tuer de loin sans les voir.
Me fiant aux indications données par bigobox, je fis feu aux positions désignées. Je voyais à travers ma vitre les tireurs faire feu en continu. Une chance que mon habitacle soit un peu insonorisé, les mecs là-bas doivent être sourds.
En tout cas, voilà qui met fin aux spéculations sur ce que nous devons faire vis à vis des Nérubiens. L’affrontement est venu de lui-même.

On me dit enfin de cesser le feu. Je sortis du char et rejoignis la barricade. Mes aieux ! Tout était brûlé, il y avait des centaines de corps de Silithids partout. Une poignée d’insecte trainait au pied de la barricade, des chanceux si on peut dire ça comme ça.
« Ravitaillement et préparez-vous. Je sens qu’on a pas fini ». Brena la sage avait parlé.
Alors que tout le monde se réorganisait, je la pris à part.
« Excusez moi madame, mais vous semblez bien connaître ces monstres. »
Elle me juga du regard et répondit au bout de quelques secondes.
« Ah oui vous êtes de ceux qui sont revenus du nid. Vous avez eu de la chance. Mais ne jouez pas avec, un jour elle finit par vous laisser tomber. Pour répondre à votre question, j’ai fait parti de l’expédition de Brann Bronzebeard à Silithus. J’ai tué plus de Silithid que vous n’avez prononcé le mot « je » dans votre vie. Après la disparition de Brann, je me suis portée volontaire pour cette mission. Satisfait ? »
« Désolé de vous avoir dérangée. Mais je me sens plus rassuré maintenant. Merci. »
« Retournez à votre poste, la journée n’est pas finie. »
« A vos ordres. »
Je retournai alors à mon char.
Le reste de la journée, nous avons essuyé une dizaine d’assauts, tous repoussés. Mais nos réserves de munitions commencent à s’amenuir. Je ne sais pas si nous allons pouvoir résister éternellement. Les Silithids semblent ne jamais être à court de renforts.

Je reçus ensuite l’ordre de laisser mon char et de venir prêter main forte aux fusillers. Apparemment les Silithids avaient trouvé le moyen de contourner nos tirs d’artillerie. Est-ce qu’ils auraient observé les massacres précèdents pour trouver nos failles et nos stratégies ? Je ne peux pas croire que ces insectes soient si intelligents.
Les Nérubiens passent sous terre et ressortent au pied de nos fortifications. Ainsi nos chars ne peuvent pas les atteindre, seuls nos fusillers sont utiles.

Et ce furent encore quatre vagues que nous éliminèrent. Les corps s’amoncelaient contre la barricade, les vagues suivantes en profitaient pour les grimper et se rapprocher des fusillers.
S’ensuivit une autre acalmie.
La vague suivante fut plus dangereuse. Les Silithids comprirent qu’ils pouvaient passer sous la barricade plutôt que de l’escalader. On devait ainsi combattre sur deux fronts : devant et derrière la barricade.
Cette vague fut brève mais éprouvante. Les Silithids apprennent à chaque vague. Lentement, mais surement. Qui sait ce qu’ils vont faire la prochaine fois ?
Les fusillers sont épuisés. Leurs bras tremblent, certains n’arrivent même plus à tenir leur arme. On a posé des trépieds mais il n’y en a pas assez pour tout le monde.
Nous ne savons pas quoi faire pour le moment. Tapisser le sol de métal est exclu, nous en avons bien trop peu.
Les machines volantes ont décollé vers la fin de la journée. Les pilotes vont tenter de bombarder le nid le plus proche. Ca devrait nous permettre de gagner du temps.

Ah, quand on parle du Gnoll… Les pilotes viennent de revenir. La mission est un succès, les nids ont été rasés. Le temps que les Nérubiens se réorganisent, nous devrions pouvoir avoir une nuit tranquille, consacrée au renforcement de nos défenses et à un repos mérité. Je pense que je vais suggèrer d’enfouir des mines. Ca leur fera une sacré surprise s’ils comptent passer par le sol !

Bon je vous laisse, on a du boulot. A demain j’espère.
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MessageSujet: Re: Journal de Grif   Journal de Grif Icon_minitimeDim 20 Nov - 17:59

Jour 24


Une bonne partie de la nuit a été consacrée à renforcer les barricades, fabriquer de nouvelles munitions, placer des pièges autour de nos fortifications et placer les non-combattants à l’abri dans la galerie.
Très tôt le matin, les Silithids sont revenus. Ils avaient l’air furieux. On dirait qu’en bombardant leurs nids la veille on avait éliminé quelques membres importants de leur essaim. Pourvu que la Reine soit morte.
Il y eut d’abord une vague de fouisseurs, qui s’explosa contre la première rangée de mines enterrées. Ensuite vint une deuxième vague avec des Silithids que personne n’avait déjà vu auparavant. Ils étaient immenses, faisant passer les fouisseurs de base pour des nabots. Ils ressemblaient à de gros scarabées aux yeux verts et aux élitres brillantes. Leur abdomen gonflé traînait derrière leur corps massif que six puissantes pattes soulevaient avec lenteur. Le sol tremblait à chacun de leurs pas. Ils étaient une demi-douzaine.
Comme personne ne connaîssait ces bêtes, elles nous eurent totalement par surprise.
On concentrait notre feu sur les fouisseurs, laissant les scarabées se positionner juste derrière la deuxième ligne de mines. Puis ils ouvrirent leur bouche et déversèrent un torrent de flammes dans notre direction. Les fusillers qui n’avaient pas eu le temps de se baisser s’embrasèrent et tombèrent des fortifications en hurlant. Dans leur agonie, certaines de ces torches vivantes mirent le feu à leurs voisins.
Pris de panique, nous avons à notre tour sauté des murailles afin d’échapper au feu organique projeté par ces ignobles créatures.
Je me mis à courir à toute vitesse vers mon char et je le mis en route en moins de deux. Dans ma bigobox je hurla de me donner des coordonnées de tir, mais personne ne me répondait. Alors je fis feu en suivant mon instinct. Je fus vite imité par mes collègues pilotes et la deuxième vague fut anéantie.
Mais nos pertes avaient été lourdes. Sans parler des nombreux petits départs de feu dans tout le camp.
Nous avions à peine fini d’éteindre les feux, un foulard passé autour de la bouche et du nez à cause de l’odeur des corps brûlés, que la troisième vague nous tomba dessus de plein fouet.
La deuxième ligne de mine explosa et les scarabées s’avançèrent. Il y en a avait moins que précèdemment, mais en revanche ils étaient accompagnés d’un nouveau type d’unité combattante. Une sorte de mélange entre une tique et un scarabée. Ils se déplaçaient sur leur quatre pattes arriéres et se servaient de leurs deux pattes avant pour se battre. Leurs ailes immenses semblaient blindées, ils les ouvraient de temps à autres pour abriter leurs camarades derrière eux. Ils projetaient des aiguillons venimeux, rendant la tâche des fusillers encore plus difficile.
On a du y aller à l’explosif. L’un des fusillers eut l’idée de placer une dynamite sur un carreau d’arbalète et de projeter le tout. Le carreau se fichait dans la carapace d’un Nérubien et explosait. Vu qu’on avait peu d’arbalète et de carreau (c’est même un miracle qu’on en ait eu avec nous, vu l’aversion de ma race pour les armes à distance non explosives), on ne pu utiliser cette technique que sommairement. Mais elle permit de faire des dégâts importants dans les rangs ennemis.
Les chars éliminèrent les scarabées géants avant qu’ils ne mettent le feu à nos hommes et au campement, tandis que les fusillers éliminaient les fouisseurs qui parvenaient à éviter la dernière rangée de mine.

Je n’avais jamais vécu de bataille pareille. On aurait dit que les Silithids étaient des millions. Plus on en tuait, plus il en venait ! Nous avions du éliminer l’équivalent de trois ruches entières de Silithids de Kalimdor au moins. Mais ils continuaient à nous attaquer.
J’ai participé à la bataille de l’Arbre monde il y a 4 ans, en tant que pilote de char. Le Fléau était une partie de plaisir comparé aux Silithids ! Au moins le Fléau passait du temps à se réorganiser et constituer de nouvelles troupes. Alors que les Silithids semblent sortir de nulle part sans s’arrêter.

Vivre un siège est un calvaire, mais nous avions de quoi tenir plusieurs mois. Cependant, subir des assauts continuels à eut vite fait de venir à bout de nos réserves et de nos hommes. Dans la hâte, on organisa une relève, afin que les fusillers puissent se relayer en haut des fortifications.
Les médecins étaient débordés, les blessés par le feu s’accumulaient et rien ne semblait pouvoir atténuer leurs souffrances. Beaucoup avaient perdu un membre ou plusieurs et étaient brûlés sur une partie du corps. C’était vraiment pas joli à voir. Ces pauvres gars ne pourront plus jamais se battre de leur vie. Il y a fort à parier qu’ils seront affectés à des postes ennuyeux comme commerçant ou sentinelle. S’ils ne se suicident pas de désespoir avant.
D’autres blessés étaient pris de spasmes sur leurs lits. Ils avaient été atteints par des aiguillons et le poison leur rongeait le système nerveux lentement. Je n’ose pas imaginer la torture que ça doit être. Les médecins débattèrent longtemps et violemment sur ce qu’on devait faire d’eux. Abréger leurs souffrances ou les laisser comme ça ? Est-ce moral de leur ôter la vie, même si elle est proche de son terme ? Il semblerait qu’au final il ait été décidé de ne pas faire souffrir plus longtemps ces malheureux.

Brena courait à droite et à gauche. Elle avait un mal fou à coordonner la défense, les silithids nous attaquait sur tous les fronts. Et le rempart est long !
Entre deux assauts, elle parvint à donner l’ordre aux machines volantes de décoller pour bombarder les colonnes ennemies avant qu’elles s’approchent à porté de nos tirs.
La moitié des machines volantes décolla et accompli sa mission, les autres restant en réserve. Aucune ne revint.
De notre côté, les rangées de mines avaient toute sauté et nous étions à court d’explosifs.
Encore quelques assauts et nous n’aurons plus qu’à leur jeter des caillous pour les repousser…
Bon sang, pourquoi ils s’acharnaient sur nous ? Ils ont subit des pertes colossales, il faut être idiot pour s’escrimer à venir nous attaquer comme ça ! C’est un argument pour l’hypothèse comme quoi ce ne sont que d’idiots insectes. Ou bien nous n’arrivons pas à les comprendre parce que nous ne réfléchissons pas de la même façon. Ce qui est heureux en soi, sinon cela voudrait dire qu’on se serait tous suicidés en se jetant sur eux.

Une cellule de crise fut organisée durant une accalmie. Brena était aphone, le vieux Ben était à bout de force (pas de sommeil depuis deux jours) et les autres responsables combattifs étaient sur les nerfs. Le chef de l’escadrille de machines volantes avaient été tué durant la deuxième mission de bombardement. Un autre chef fut donc nommé en catastrophe.
Maybelle se présenta en tant que délégué de Copperflint. Ce dernier refusait de sortir de la galerie, alors il l’avait envoyée à sa place. Quel couard ! Ce type est à la fois admirable et détestable. Vraiment un type spécial ce Copperflint…
Le siège était très mal parti. Nous étions au départ équipés pour une expédition capable de se défendre contre des petites troupes et d’attaquer des zones dangereuses. Mais rien n’avait été prévu pour un siège aussi intensif. Tous les explosifs destinés aux excavations avaient été utilisés. Les munitions étaient presques toutes épuisées. Les fusillers faisaient de leur mieux pour appliquer la règle du « une balle, un mort » afin de faire durer leurs réserves de munitions. Nous n’avions plus de mines et nos fortifications commençaient à montrer des signes de faiblesse.
C’était la défaite assurée.

L’un des chefs, un noble nain à l’abondante barbe claire, déclara qu’il fallait trouver des renforts. Cependant toute sortie était impossible. D’une part les ennemis étaient trop nombreux et d’autre part nos chars étaient trop lents pour les semer. Et personne n’avait amené de monture (Ca me fait penser que l’aubergiste de Menethil doit en avoir marre de se coltiner la mienne. Est-ce que l’un de vous pourra la récupérer à l’occasion s’il vous plaît ? Merci).
Il fut alors décidé, par 5 voix contre 3, d’envoyer nos dernières machines volantes (4 en tout) à Valgarde pour trouver de l’aide auprès des forces stationnaires de l’Alliance en faction là-bas.
Manque de bol, il ne restait plus que 2 pilotes. Les deux autres avaient été brûlés en défendant le rempart. Il était impossible de se séparer de nos fusillers et aucun membre non-combattant ne savait faire marcher une machine volante. Il ne restait donc plus que les pilotes de char.
C’est ainsi que je fus désigné pour cette mission de secours.
Je n’étais pas présent lors de la réunion mais Maybelle m’a tout raconté.

Je fus rapidement briefé et les deux pilotes restants m’expliquèrent le fonctionnement de la machine. En fait c’est pas très différent d’un char en ce qui concerne l’alimentation et les systèmes. Pour la conduite, c’est autre chose. On dispose d’un levier qu’il faut pousser ou tirer suivant l’inclinaison voulue. Par exemple, pour monter, il faut tirer le levier vers soi. Pour tourner, il faut l’incliner sur les côtés. En modifiant les gaz des deux hélices latérales, on peut également obtenir un virage. En gros pour tourner à fond il faut mettre la gomme sur le réacteur opposé à la destination et incliner le levier dans la direction au maximum. C’est pas évident ! Mais avec un peu d’entraînement, les pilotes s’en sortent bien. Certains parviennent même à faire du surplace pendant quelques secondes.
En tout cas je n’eu aucun mal à faire les rapides exercices imposés par mes instructeurs.

Avant le décollage, Maybelle vint me trouver. Elle ne voulait pas que je parte, la laissant seule dans cet endroit sordide. Je l’aurai bien emmenée, mais les machines volantes sont monoplaces. Une larme à l’œil elle déposa rapidement un bisou sur ma joue et parti se réfugier dans la galerie avec Hrowaka.
Je ferais vite, promis…

Nous avons fait décoller les machines unes à unes puis nous avons mis le cap vers Valgarde.
Landburg (le deuxième pilote de char réaffecté à une machine volante comme moi) vole à côté de moi, et on suit nos deux pilotes professionnels, Goozie et Meverak.
J’ai coincé le levier entre mes pieds, ce qui me laisse les mains libres. Désolé pour l’écriture, mais vous comprendre qu’il m’ait très difficile d’écrire dans les conditions actuelles.
Nous volons à plein gaz vers Valgarde. On devrait y être demain avant midi si tout se passe bien.
Souhaitez nous bonne chance, la vie de 150 Nains repose sur nous.
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