Le retour d'Inwë ....

Elle avait passé les 5 derniers mois près du père adoptif de sa défeinte soeur. Comme à chacun de ses pélerinages, envoyer des lettres était interdit. Il venait la chercher quand bon lui semblait-il. Elle comprenait mal la raison de ce remu-ménage. Elle qui avait totalement perdue la mémoire, rendre hommage à une personne dont le nom ne lui évoquait rien était difficile à concevoir. Elle faisait pourtant tout ce qu'on lui demandait. Pour que l'âme repose en paix. Elle ne connaissait plus cette Sarhä, mais elle était quand même sa jeune soeur et lui avait apparement sauver la vie deux fois. Elle lui devait bien une mort digne et un repos éternel.
Pourtant cette fois-là fut plus longue que les autres. Cela semblait interminable pour Inwë qui portait en elle le fruit d'une union qu'elle croyait indestructible. Pendant ces 5 mois, elle voyait son corps changer, son ventre s'arrondir. Elle espérait rentrer bien vite pour qu'Athanwë partage cette joie avec elle. Rarement l'elfe se demandera qu'elle sera la réaction de l'homme qu'elle aimait. Elle avait simplement hâte de retrouver ses bras et avait peur qu'il ne s'inquiète à son sujet. Une menace l'a pesait depuis leur rencontre, il pourrait penser qu'elle s'était faite de nouveau enlevée ...
Quand ces 5 mois passèrent, longs et pénibles, elle put enfin retourner chez elle. A peine avait-elle mit le pied à Hurlevent qu'elle partit à la recherche d'Athan. Il était comme à son habitude, près de la fontaine du quartier des mages.
Mais quelque chose avait changé, et Inwë allait basculer dans le cauchemar le plus grand. Il avait refait sa vie, aimait quelqu'un d'autre. Et comme pouvait-elle se sentir ? Seule, avec cet enfant qui grandissait, inconscient dans son ventre ? La haine, la colère et puis rien ... Rien que le vide immense.... Rien que la seule détresse lisible dans ses yeux. Détresse qu'elle aurait voulu crier mille fois et qu'elle taisa... A jamais.

Elle l'avait compris tout de suite. Cette forme allongée au ventre rebondi, le Non-Voyant penché près d'elle, les traits déformés par l'inquiétude et la peine.

Elle l'avait compris tout de suite, mais elle s'était réfugiée dans ce cocon. Ce nid douillet, délicieuse abysse sans fond dans lequelle son esprit vrille et perd toute notion du temps, de l'espace et du réel. L'imaginaire à l'état pur. Le conscient qui se mêle à l'inconscient pour en faire une savante et déroutante cuisine. La folie était sa barrière à elle, pour que son sang cogne moins fort contre ses tempes, pour amortir la chute.

Devant elle, l'elfe aux cheveux violet perdait toute sa consistance pour devenir quelque chose d'autre. Un second esprit. Elle ne pouvait être qu'un second esprit. Comment l'expliquer autrement ?

Et le Non-Voyant, penché sur elle, essayait de le lui prendre.

"Sale voleur... Il nous l'a volé ! Mon précieux !"

Elle hurla comme un diable, leur courru après, après le druide qui portait la femme elfe en mariée et elle, épuisée, qui se débattait dans ses bras, souffrante et tremblante. Atréis ne comprenait pas, ou refusait de comprendre. Elle restait dans son délire, son "garde-fou". Elle voulait cet esprit pour elle toute seule, cet esprit au nom d'Inwë. Elle voulait mettre le Glaurier dans la bouche de l'elfe pour la guérir de ses maux engendrés par la grossesse et l'amertume de la trahison, sans pourtant avoir pleinement conscience de ce dernier point.

Plus loin, Inwë réussit à se défaire des bras du Non-Voyant. Montant sur un tigre à dents de sabre, elle s'enfuit. Atréis cria. La chasseresse ne revînt pas.

Inwë avait erré toute la nuit. Se répétant les mêmes phrases. Revivant le cauchemar jusqu'à épuisement. Elle n'arrivait pas à le croire. Comment toute sa vie avait pu basculer à cause de 5 malheureux mois ? L'aimait-il donc si peu pour si vite changer de vie ? Et elle alors ? Qu'est ce qu'elle allait faire sans lui, avec cet enfant qui poussait dans son ventre ?
Et elle... Elle l'avait vu, et savait déjà que c'était celle qu'il aimait désormais. Elle avait envie de la haïr. Elle lui avait prit la seule personne qu'elle aimait.... Elle allait avoir la vie dont Inwë rêvait.... Elle la haïssais, de tout son être...
Lorsque le jour se leva, l'elfe retourna à Hurlevent et déhambula un peu partout. Perdue, vidée, épuisée. Elle ne savait plus ce qu'elle devait croire, ce qu'elle pouvait faire. C'était finit. Il ne lui restait plus rien. A part ce petit bout de vie qui poussait ... Elle en prendrait soin... Comme elle le pourra... Mais jamais elle ne revivra. Elle était morte hier, quand elle l'a perdue lui ... Elle le savait .... Elle le savait ....
Un elfe avait lu sa détresse dans ses yeux. L'endroit était maudit, qu'il disait. Inwë devait partir... Loin de l'endroit où tout s'était fini. Elle le suivait, sans y croire. Elle pourrait aller n'importe où .... Cela n'y changerait rien ....

( J'ai complètement la flemme de faire un autre compte, donc les prochaines lignes sont celles de Lacan )

Lacan marchait le long des canaux de stormwind, les yeux en l'air et l'air ailleurs... Ca et là, il croisait des gens, tous plus pressés que les autres face auquels ils ne prenait même plus la peine de s'écarter... Il était en armure, elle était hérissée de tranchants, libre a eux de s'écorcher librement... Cela le changeait tout de même de déambuler au milieu de la populace... Lui qui d'habitude...

Il soupira... Une elfe de plus passait en monture a côté de lui, mais il ne fit pas attention à son ventre... Il arrivait à l'embouchure qui menait au parc de Stormwind. Un cri de femme lui fit tourner la tête. Mais il ne vit rien.

Il s'apprêtait à reprendre son chemin, quand il aperçu Athanwë au fond, quelque peu dépité, les épaules tombantes, lui qui toujours avait été plein d'énergie et d'optimisme... Cette vision abattue lui donna un petit rictus de joie, qu'il masqua bien vite, on ne savait pas où se cachaient les yeux indiscrets... Il reprit son chemin... Son travail ne prendrait peut être plus beaucoup de temps.